Jay (et Cath) - Un militaire actif sur les médias sociaux (S3 É2)
[Musique commence]
Caporal Jay Machalani : Quelle décision dans ma vie j’ai faite pour me ramasser à ce moment maintenant à être sur le bord d’un gymnase à 2 heures du matin au garde-à-vous en train de me faire crier après?
Capitaine Adam Orton : Salut! Ici capitaine Adam Orton avec Le balado de l’Armée canadienne. Et, pour cette émission, on a deux vedettes des médias sociaux : le caporal Jay Machalani qui est aussi un réserviste adjoint médical de la 51e Ambulance de campagne à Montréal, et sa copine Catherine Francoeur qui est aussi une écrivaine. Les deux ensemble ont un empire de médias sociaux qui inclut plusieurs chaînes de YouTube avec des vidéos qui ont été vus au-dessus d’une centaine de millions de fois. Ils nous rejoignent en direct de Laval pour nous parler de leurs expériences ensemble. Bienvenue au balado!
Catherine Francoeur : Bien merci de l’invitation!
[Musique termine]
Capitaine Adam Orton : Donc, peut-être pour commencer, la raison pourquoi on vous a trouvé c’était vous avez fait une vidéo une journée dans la peau d’un militaire. Parlez-nous un peut de comment ce vidéo-là a été conçu.
Caporal Jay Machalani : Bien dans le fond, au niveau du recrutement au Québec, le sergent Boulanger est entré en contact avec moi et on discutait beaucoup ensemble de plein de projets au niveau du recrutement possible parce que lui c’est son travail dans l’Armée. Moi c’est mon travail au civil. Les deux, on est dans l’Armée donc on a cette compréhension-là. Et un de ses objectifs qui étaient vraiment importants pour lui, c'était le recrutement de plus de femmes dans les Forces. Et on est arrivé à l’idée de faire un jour un vidéo où on allait prendre Catherine et on allait la mettre dans des choses qui sont très militaires dans le fond là, hein, le processus dans l’Armée. Et pouvoir mettre ça en ligne et montrer aux gens que c’est, je veux pas dire, c’est plus accessible qu’on le pense, mais c’est de voir la personne qu’on imagine le moins dans l’Armée faire ces choses-là, et cette personne est ma copine Catherine. [Rires]
Capitaine Adam Orton : Et Cath, est-ce que c’était plus accessible qu’on pensait?
Catherine Francoeur : Bien, je veux dire, c’est relatif. Ok j’ai eu vraiment du fun à filmer cette vidéo-là. Mais, après coup, parce que comme je me plais souvent à dire je pense que j’ai jamais autant pleuré dans un tournage que dans cette vidéo-là. Puis, ça sonne tellement négatif. Mais ce l’est pas parce que le but, c’était justement de me sortir à 100 % de ma zone de confort. Puis, tu sais, je veux dire, j’entendais des anecdotes de bon qu’est-ce qui se passe dans les entraînements de l’Armée, puis tout ça bien via Jay, via d’autres militaires. Puis, tu sais, moi je me disais, c’est impossible que je sois capable de faire ça. Carrément impossible. Puis finalement bien avec justement Jay, puis le sergent Boulanger, on m’a vraiment planifié un 24 heures où j’allais vraiment devenir une militaire, puis c’était vraiment spécial. C'était plus difficile que ce à quoi je m’attendais je pense parce que j’étais vraiment pas prête mentalement. Soyons honnêtes, le test FORCE, est-ce qu’on peut en parler? C’est ça!
Capitaine Adam Orton : Oui!
Catherine Francoeur : Bien déjà le test FORCE, c’était comme, je ne sais pas ce à quoi je m’imaginais, mais j’ai vraiment ‘fail’ misérablement la majorité des épreuves, puis…
Caporal Jay Machalani : Bien t’as pas passé une épreuve…
Catherine Francoeur : Exactement, voilà!
Capitaine Adam Orton : Ça fait que, pour ceux qui n’ont pas vu le vidéo, on a le lien dans les notes. C’est pas mal bon.
Catherine Francoeur : C’est ça. Avant la Défense, on revenait d’une semaine dans le Sud où je m’étais bourré de frites. Ça fait que c’était peut-être pas le meilleur moment avec aucun entraînement pour faire ça, mais ça m’a quand même donné une bonne idée de qu’est-ce qu’un test FORCE, puis c’est quoi le niveau minimum de physique qu’il faut avoir pour rentrer dans les Forces. Mais après je suis vraiment contente de l’avoir fait parce que justement c’était une belle expérience, puis c’est quelque chose que tu peux pas faire dans la vie de tous les jours. Tu sais, c’est pas nécessairement accessible je veux dire à moins de vouloir t’enrôler puis tout ça. Ce n’est pas quelque chose que n’importe qui peut faire. Donc quelques deux ans plus tard, je regarde mon expérience, puis je suis vraiment contente de l’avoir faite.
Capitaine Adam Orton : J’ai ri un peu quand vous avez dit : « J’ai jamais autant pleuré pendant un tournage. » parce que justement je pense c’est une expérience peut-être un petit peu même typique de tous les militaires qui ont commencé. Puis, on vit un changement de culture assez inattendu des fois, puis on ressent des émotions au début avant qu’on s’habitue au processus. Puis vous avez vécu ça tout comprimé dans une période de 24 heures. Donc, c’est beaucoup, mais peut-être aussi on sent un changement en termes de caractère, puis de résilience à la fin.
Catherine Francoeur : Bien, c’est surtout que ça me mettait dans des situations, bon, tu sais, il y a des choses que c’était plus faciles que d’autres tu sais, comme aller, c’est tu à Saint-Jean qu’on a fait mon magasinage de tous mes items puis que j’ai essayé, j’ai essayé vraiment l’habit militaire au complet que j’avais jamais essayé de toute ma vie? Ça fait que ça ça va. C’était quand même, c’était cool, puis tout le monde était super gentil. Mais là c’est quand, le nom de l’arme m’échappe…
Caporal Jay Machalani : La C7 ou la C9?
Catherine Francoeur : Qu’est-ce que j’ai tiré?
Caporal Jay Machalani : Les deux, t’as tiré une C7 et t’as tiré une C9.
Catherine Francoeur : Ok
Capitaine Adam Orton : La mitrailleuse puis juste la carabine.
Catherine Francoeur : C’est ça, tout le monde était super gentil avec moi, mais quand t’as littéralement jamais mis d’armes dans tes mains de ta vie, c’est quand même impressionnant tu sais. Ça fait que là on essayait de m’apprendre comment pis là je l’avais dans les mains, puis là ça marchait pas, puis là je pleurais parce que j’étais comme bien qu’est-ce que j’ai fait dans ma vie pour me retrouver là? Mais tu sais, c’est ça, je le regarde là puis…
Caporal Jay Machalani : Ça c’est la phrase qu’il y a dans un QMB ou dans un QMBT, tu te le dis tout le temps : « Quelle décision dans ma vie j’ai faite pour me ramasser à ce moment maintenant à être sur le bord d’un gymnase à 2 heures du matin au garde-à-vous en train de me faire crier après? » Tu sais, toi c’était quand même pas si pire parce que tu n’avais pas l’aspect ‘conséquence’.
Catherine Francoeur : Non, c’est ça.
Caporal Jay Machalani : Les gens voulaient ton succès, genre de cœur et de joie. Nous, ils veulent notre succès à travers les larmes et la souffrance. C’était quand même, ça a été un avant-goût.
Catherine Francoeur : Et puis aujourd’hui, je regarde cette vidéo-là, puis et de un c’est une des vidéos que les gens ont préféré sur notre réseau parce que personne s’attendait à ça. On l’a pas annoncé d’avance, on a vraiment je pense 24 heures au préalable. On a dit comme, hé, demain on vous met une vidéo en ligne que vous auriez jamais pensé voir sur notre réseau. Puis les gens étaient vraiment impressionnés parce que, bien, justement, c’est pas n’importe qui qui a la chance de pouvoir faire ça.
Je me rappelle avec le sergent Boulanger là, ça a été des jours et des semaines de préparation pour ça pour vraiment faire un contenu qui est le fun, qui est engageant puis qui montre un petit peu la réalité des Forces c’est quoi. Donc on regarde cette vidéo-là aujourd’hui puis on est tellement content puis tellement fiers du résultat de ce que ça a donné-là. Malgré le fait que j’ai vraiment beaucoup pleuré, aujourd’hui je regarde juste ça avec un sourire.
Capitaine Adam Orton : Bien puis je dirais, c’est peut-être typique d’une expérience militaire aussi où que on regarde dans le passé sur les moments qui étaient plus difficiles, puis on se met ensemble puis on rit de ça, puis on apprécie la difficulté du moment, mais plus tard on se sent peut-être un petit peu moins négatifs à propos du sujet des fois. [Rires]
Catherine Francoeur : Ah oui! Absolument!
Capitaine Adam Orton : Donc, parlez-nous un peu de comment vous êtes entrés dans le domaine des médias sociaux.
Caporal Jay Machalani : Tu y vas ou j’y vais?
Catherine Francoeur : Oui, bien je peux commencer. Moi en fait j’étudiais au Cégep en communications de youtubers beauté à l’époque. C’était vraiment le sujet qu’on voyait le plus. Je regardais des françaises, des américaines, puis au Québec, il n’y en avait presque pas. Ça fait que moi j’ai décidé de me lancer parce que je voulais faire de la télé puis je peux me pratiquer avec les caméras comme ça. Puis, c’est ça. J’allais à l’école. Je faisais mes vidéos ici et là. Puis, lentement ma communauté a commencé à grandir. Puis quelques mois après j’ai rencontré Jay, puis là il fait un petit sourire parce que je le sais qu’il s’attend à ce que je raconte cette anecdote. Mais…
Caporal Jay Machalani : C’est comme, tout était bien, tout était bien, tout est magnifique et là… JAY!
Catherine Francoeur : Oui, bien en fait, je l’ai ajouté sur Facebook parce qu’on avait des amis en commun. On allait travailler sur un projet en commun puis je l’ai ajouté sur Facebook parce que je le trouvais ‘cute’.
Caporal Jay Machalani : Yes!
Catherine Francoeur : Donc, voilà! C’est dit! [Rires] Mais, c’est ça.
Caporal Jay Machalani : Votre photo Facebook est importante mesdames et messieurs.
Catherine Francoeur : [Rires]
Capitaine Adam Orton : Un petit point gratuit de consultation.
Catherine Francoeur : C’est ça!
Caporal Jay Machalani : Exactement!
Catherine Francoeur : Puis, bien, après c’est ça on s’est rencontré. Je lui ai parlé de ma chaîne YouTube. Parce qu'à l’époque je gardais ça quand même assez secret. Tu sais, c’était pas que c’était embarrassant, mais les gens parlaient pas de ça. Tu sais comme vraiment je faisais ça dans mon coin, mais j’en ai quand même parlé puis il était tout de suite vraiment intéressé. Puis c’est ça on s’est dit « Bien pourquoi on se lance pas les deux là-dedans? » Puis bon de fil en aiguille, notre relation a évolué puis on faisait des petites vidéos pour le fun ici et là. Puis Jay avait vraiment beaucoup de compétences techniques autant en vidéo ou en son ou en connaissances de matériel. Ça fait qu’il m’a vraiment aidé à mieux bâtir mon attirail si je peux dire ça comme ça.
Caporal Jay Machalani : À te guider vers le droit chemin du succès.
Catherine Francoeur : Voilà. C’est bien dit.
Capitaine Adam Orton : Wow!
Catherine Francoeur : Puis là bien mine de rien, ça fait neuf ans, ça fait 10 ans que je suis sur YouTube, mais ça fait neuf ans qu’on est ensemble, qu’on fait ça ensemble. Donc, ça a été un beau processus.
Capitaine Adam Orton : Et, Jay, parlez-moi un peu de comment vous êtes entré dans l’Armée.
Caporal Jay Machalani : Bien dans le fond, moi l’Armée, j’ai commencé le processus d'enrôlement en 2014. Je travaille devant des ordinateurs continuellement. Back then j’avais mon entreprise où je faisais de la recherche dans le domaine de l’éducation et la technologie. Donc, je m’étais dit : « J’ai envie de faire quelque chose d’autre. J’ai envie que s' il y a une crise, si il y a un problème, une catastrophe que je vais pas être devant une télé à me dire : c’est triste, que je vais pouvoir y aller, puis pouvoir aller aider. »
Donc j’ai rejoint l’Infanterie en 2015 après mon assermentation pour ensuite aller c’est ça faire mon QMB et le reste des cours et pendant mon QMB à connaître un peu l’unité dans laquelle j’étais et le métier un peu. J’ai décidé d’aller transférer comme adjoint médical. C’était plus aligné avec qu’est-ce que je voulais faire, plus aligné avec moi.
Et quand on y pense, c’est fantastique. Je suis logé, payé, nourri, entraîné pour apprendre le domaine médical. C’est un maudit bon ‘deal’. Et quand je suis utile, c’est qu’on a vraiment besoin de moi. C’est un double bon ‘deal’ quand on y pense. Et non, c’était vraiment pour avoir une facette de plus dans ma vie. Et il y a rien de plus beau que de se dire : « Bien, pourquoi pas l’Armée? » C’est là.
Capitaine Adam Orton : Puis surtout être dans le domaine médical militaire en ce moment, ça a été on dirait que l’occupation est occupée. Il y a bien des choses à faire.
Caporal Jay Machalani : Oui, on a été occupés. Donc l’année passée j’ai été justement sur Opération Laser pour les CHSLD. Donc c’est quand même bien. On rejoint l’Armée en se disant : « On pourra servir notre pays, puis on pourra être utile. » et l’année passée, bien on a été pas mal utiles et on a quand même fait beaucoup de bien, puis on le voyait avec les propres gens qui sont des gens d’ici, des citoyens d’ici avec leur sourire dans leur visage, que qu’est-ce qu’on faisait leur apportait vraiment beaucoup de bien, de joie. Donc c’était quand même malgré tout qu’est-ce qu’on dit, puis malgré la situation, une belle expérience.
Capitaine Adam Orton : Donc en dehors du cadre de Opération Laser, pour ceux qui ne savent peut-être pas, ça c’est la réponse des Forces armées canadiennes envers la pandémie de Covid-19. Parlez-nous un petit peu de votre expérience dans les Forces jusqu’à date. Puis ça s’applique à vous deux parce que peut-être un couple ensemble qui aurait peut-être des perspectives différentes de qu’est-ce que ça d’l’air, en tous les cas pour les réservistes.
Caporal Jay Machalani : En général, mon expérience dans l’Armée, ça a été un peu comme un ‘roller coaster’. L’unité initiale dans laquelle j’ai été, c’était pas un match nécessairement ni avec le métier. Et là maintenant c’est ça comme adjoint médical, mon expérience est totalement différente. Et c’est vraiment aligné avec les choses que je veux apprendre. C’est vraiment aligné avec ma façon de voir les choses si on veut, de pouvoir aider au bout de la ligne. C’est vraiment ça l’objectif. Et c’est assez incroyable parce que, grâce à ces compétences-là, bien c’est des choses que je peux utiliser vraiment dans la vie de tous les jours et vraiment être utile avec ça. Je m’en souviens encore, c’est une de mes meilleures anecdotes, dans l’armée, on s’entraîne, on s’entraîne, on s’entraîne, on fait des scénarios continuellement pour que éventuellement ça serve sur le terrain et la première fois que mes compétences médicales ont vraiment servi sur le terrain avec un vrai patient c’était dans un avion en direction de la Belgique au début de la pandémie quand quelqu’un s’est écroulé dans l’avion. Ça a été un peu un choc.
Capitaine Adam Orton : Wow!
Caporal Jay Machalani : Oui bien on s’en allait en Belgique et une semaine avant que l’information sorte que c’est des ‘lockdown’ partout, que ‘that’s it’ on est en pandémie, donc c’était un ‘free for all’ dans l’avion, les gens avec des masques, les gens avec des gants, des gens avec des ‘suits’ complets, quelqu’un qui s’est juste écroulé dans l’avion, et là je regarde Catherine et je fais : « Oh boy, il y a une urgence médicale! » Catherine était comme : « Reste sur ton siège, reste ici ». Puis là ils prennent le téléphone puis ils disent : « Est-ce qu’il y a un médecin à bord? » Là je fais comme : « Cath, si il y a personne qui y va, faudrait que j’y aille. C’est moi l’autorité médicale. » Elle a fait comme : « Non, reste là! » « Cath, je suis entraîné pour ça! »
Catherine Francoeur : Puis, juste une petite précision là, c’est pas que j’ai pas de coeur, c’est pas que je voulais pas qu’il aille aider la personne, c’est juste que on avait des informations c’était au tout début mars-là, tu sais le 6 ou 7 mars, puis c’est ça nous on s’en allait en Belgique pour quelques jours, puis on entendait partout : « Coronavirus, c’est dangereux! Tout va mal! En Chine ça va vraiment pas bien! » Ça fait que c’était vraiment l’inconnu puis là j’étais comme : Non! Non! Y’a clairement quelqu’un de plus médical que toi qui peut aller l’aider, mais bon finalement y’avait personne donc euh…
Caporal Jay Machalani : Ça fait que j’y ai été, j’ai pris ses signes vitaux, j’ai pris le kit, j’ai fait mon anamnèse et ça a été mon premier patient. [Rire]
Capitaine Adam Orton : Wow!
Capitaine Jay Machalani : Bien c’est ça et c’est ça la beauté, on s’entraîne, on s’entraîne, puis j’ai la chance dans mon unité d’être avec des gens ridiculement compétents de tous les niveaux de tous les backgrounds. Donc je suis vraiment comme une éponge dans cette unité-là. J’apporte absolument aucune connaissance médicale de mon côté, je suis juste là pour absorber toute la connaissance de ces gens-là et j’ai pu l’utiliser cette journée-là et de plus je l’utilise de plus en plus. Donc pour moi c’est surtout ça. Et pour ce qui est des choses militaires, militaires, bien c’est juste toutes les choses horribles qu’on a faite qui au bout de la ligne ça reste ça là des cours dans l’armée qui sont des anecdotes et une des personnes avec qui j’ai fait mon QMBT avec qui qu’on a souffert dans nos tranchées à Valcartier, c’est un de mes meilleurs amis, c’est mon avocat aujourd’hui et on s’est acheté une moto les deux ensemble. Donc ça crée vraiment des beaux liens des personnes qui restent longtemps parce que on se comprend dans cette souffrance là qu’on a vécue.
Capitaine Adam Orton : Tu sais, l’affaire tu parlais dans l’avion-là j’ai vécu ça, puis j’ai vu d’autres personnes passer au travers de ça aussi, c’est le ‘by-standard’ effect’ dans le sens que tu te dis tu sais y’a une partie de ton cerveau qui est comme : « Implique-toi pas nécessairement, t’es peut-être pas la meilleure personne, y’a peut-être quelqu’un d’autre. » Puis faut que t’apprennes à comme pousser au travers de ces pensées-là puis comme t’impliquer parce que y’a peut-être pas personne d’autre.
Caporal Jay Machalani : Mais je pense que c’est quand même la beauté dans l’armée avec la façon qu’on est entraîné, c’est de se dire justement : « On est là pour servir. On est là pour faire notre part. » Donc ça nous aide à surmonter ça.
Je suis pas mal sûr que quelqu’un qui est au Cégep en train d’apprendre pour être infirmier et massivement plus compétent que moi pour aller faire ça, mais est-ce qu’il y a le même ‘drive’, la même motivation, puis la même façon de prendre le contrôle d’une situation? Ça je pense pas.
Donc je pense c’est quand un des avantages que l’Armée c’est pas juste du ‘raw’ skills. C’est tout ce qui l’entoure, puis une façon de pouvoir justement de pouvoir l’utiliser de façon pratique aussi-là.
Capitaine Adam Orton : Certainement. Cath, de ton côté, c’est quoi ta perspective sur être la copine d’un militaire.
Catherine Francoeur : Oui, bien moi en fait c’est drôle parce que quand y’a quelques années Jay m’a dit qu’il voulait rejoindre les Forces, j’avais été vraiment surprise parce que, bien, j’avais pas du tout de connaissances en fait du domaine militaire, mais vraiment pas. En fait, la seule chose que je me rappelle, c’est qu’il y a plusieurs années, là je pense j’avais 11 ou 12 ans, j’avais été sur la base militaire de Bagotville parce que mon père qui est pilote d’avion, il faisait un show aérien. Puis on était transporté tu sais dans les mêmes véhicules, tu sais de la base à notre hôtel, on était transporté dans les mêmes véhicules que les militaires. Puis, moi je me rappelle que je trouvais ça comme super impressionnant tu sais de voir plein d’hommes en uniforme. Je dis ah, mais je veux dire c’est juste parce que dans les moments où j’étais y’avait pas de femmes à ce moment-là. Mais, tu sais comme j’avais trouvé ça super impressionnant, mais c’était vraiment la seule expérience que j’avais ça fait qu’on dirait, puis tu sais ce qu’on voit dans les films-là on s’entend, ce qu’on voit dans un film américain, c’est pas du tout la même expérience que vous vivez ici.
Ça fait que je ne comprenais pas trop pourquoi, puis je me suis dit : « Bien, si c’est qu’il a envie de faire, pourquoi pas. » Ça fait que je l’ai supporté là-dedans puis c’est ça on n’a commencé à vivre ensemble parce qu’on habitait chacun chez nos parents, mais on a commencé à habiter, à vivre ensemble au moment où il faisait son QMB les weekends. Ça fait que moi je le voyais revenir souvent comme super sale puis bien parce qu’il était dans les tranchées. Ça fait que, au début je trouvais ça spécial parce que je ne comprenais pas trop l’attrait, mais là après plusieurs années, puis après bon l’avoir vécu très très minimalement aussi de mon côté l’expérience est je réitère très très minimalement, je comprends plus pourquoi quelqu’un voudrait joindre les Forces aujourd’hui.
Capitaine Adam Orton : Donc à travers votre expérience ensemble, comment est-ce qu’on surmonte les défis de communiquer avec les gens sur les médias sociaux?
Caporale Jay Machalanie : Bien une des choses que je vois, c’est vraiment l’adaptation, c’est vraiment de comprendre comment ça fonctionne, de comprendre l’audience comment ça marche, ces plateformes-là comment ça marche, il y a une façon que les gens qui sont sur les réseaux sociaux aiment recevoir l’information, aime consulter l’information.
C’est sûr que si on approche quelqu’un sur Instagram de la même façon qu’on se dit qu’on va l’approcher dans une foire de carrière, ou qu’on va l’approcher dans une publicité à la télévision, le médium est vraiment pas pareil.
Capitaine Adam Orton : Cath, est-ce que vous avez des opinions au sujet?
Catherine Francoeur : Bien je pense aussi, la vidéo qu’on a faite, justement avec le sergent Boulanger, sergent Boulanger avait une très bonne compréhension d’où est-ce qu’on voulait s’en aller avec ça. On avait une idée très très précise. Puis en lisant les commentaires de la vidéo, je me rappelle nous moi puis Jay au début on avait peur que la vidéo fonctionne pas nécessairement aussi bien que qu’est-ce que sergent Boulanger pensait parce qu’on se disait, c’est tellement différent comme contenu. Les gens ne sont pas habitués à ça, ça fait que peut-être ça les intéressera pas. Finalement, ça a été tout le contraire justement parce que c’était différent. Puis, je parlais avec justement le sergent et on lisait les commentaires puis il y avait plein de jeunes filles qui était comme : « Ah moi mon père y’est dans l’armée puis j’aimerais ça y aller aussi. » Ou d’autres filles qui étaient : « Ah moi j’ai 16 ans, ça fait que je vais regarder tranquillement parce que j’aimerais ça peut-être devenir infirmière dans les Forces, puis je trouve ça super intéressant. »
Ça fait que ça nous a permis d’aller chercher tu sais, ce qui était le but de la vidéo aussi vraiment de démontrer que c’est ça comme Jay l’a dit, les Forces c’était peut-être un petit peu plus accessible que qu’est-ce que la majorité des gens pensent.
Caporal Jay Machalani : Pour ceux qu’ils ne le savent pas, 90 % de notre audience est féminin. Je veux juste dire… à travers notre réseau.
Catherine Francoeur : Oui, exactement! Puis tu sais moi quand je me remets au secondaire, à aucun moment j’avais entendu parler que il y avait des possibilités de carrières dans les Forces armées canadiennes. Tu sais moi dans ma tête, c’est juste comme à cette époque-là, c’était : « Armée égale guerre. » alors que c’est pas du tout ça. Je veux dire bien, à un certain point peut-être oui mais pour beaucoup de gens. Ça fait que je trouve que c’est super intéressant d’amener cette optique-là à d’autres personnes qui savent peut-être pas qu’est-ce qu’ils ont envie de faire dans la vie puis peut-être ça pourrait leur déclencher un petit quelque chose.
Caporal Jay Machalani : Le Collège militaire, c’est hot-là quand tu y penses. Tu sors du secondaire puis tu sais pas quoi faire. Tu t’en vas au Collège militaire, t’es payé pour tes études, ça rentre dans ta pension, t’auras genre comme 40-50 ans, puis tu te fais 50 000 par année, puis tu fais rien après là. Quand tu y penses là! Tu sais, il y plein de choses dans l’Armée-là, c’est fou pareil.
Catherine Francoeur : Ça fait que c’est ça avec les médias sociaux, bien ça permet d’aller chercher beaucoup plus de gens parce que tu sais, bien par exemple dans une foire de l’emploi tu sais, il faut que les gens se déplacent physiquement. Et de un ils faut qu’ils sachent que ça existe, faut qu’ils se déplacent physiquement tandis qu' avec les médias sociaux, bien c’est instantané. Tu sais, tu vois quelque chose qui t’intéresse, c’est gratuit, je clique dessus, je le regarde, je prends les informations que j’ai envie avec ça fait que ça permet déjà d’aller chercher un beaucoup plus grand public.
Caporal Jay Machalani : Je veux juste dire un ‘fun fact’, quand on filmait la vidéo, la première chose qu’on a filmée, c’était le test FORCE, et c’était vraiment drôle parce que Catherine était enjouée et sergent Boulanger était extrêmement enjoué. Tu sais pour Catherine c’est comme : « Ah ça va être une vidéo qui va être le fun! » Bon sergent Boulanger c’est comme : « Ah good! Ça va montrer les Forces dans un nouvel angle comme je le veux. » Et à la fin, j’avais à la gauche de moi Catherine qui pleurait disant que : « J’ai pas réussi à faire le test FORCE. J’avais l’air horrible. » Et à droite, j’avais sergent Boulanger qui était comme démoli juste comme : « Oh my god! Cette vidéo c’était la pire idée qui n’y a pas. Ça va genre, ça va ‘backfire’ ça va être ‘bad’ et moi au milieu, devant les deux je suis comme : « J’ai un plan, tout va bien aller, on va changer un peu comment on va faire cette vidéo-là, on va la faire comme si on le raconte, ça va être sur la coche. » Il était comme : « Ok! » les deux puis on a continué. J’étais content que… [rire]
Capitaine Adam Orton : Bien l’autre affaire, c’est comme on parle de ça puis de la difficulté que vous avez eu avec le test FORCE, mais vraiment avec un peu de pratique, c’est facile.
Catherine Francoeur : Ah! J’en doute même pas!
Caporal Jay Machalani : C’est sûr! C’est sûr!
Catherine Francoeur : C’est sûr qu’avec un petit peu plus de pratique, y’a au moins un minimum d’entraînement puis pas manger des frites à tous les jours pendant sept jours ça aurait probablement mieux été. Mais même tu sais je regarde quand on me donnait les cours, un cours ultra accéléré, pour comment manipuler des armes. Bien au début, j’étais vraiment comme : « Oh my God, j’y arriverai jamais à faire ça. » Puis le lendemain, quand on a fait le tournage, j’avais la C7, la C9, dans les mains puis j’étais tellement contente de l’avoir fait. Ça fait que c’est exactement la même chose pour le test FORCE. Si je me dis que un petit peu de bon vouloir, c’est comme on me cramait d’information. Puis c’est comme ok ça, ça, ça, ça, ça.
Caporal Jay Machalani : Les partis sont partiellement vers l’arrière.
Catherine Francoeur : Vous vous aviez combien de cours pour apprendre à manipuler des armes, beaucoup.
Capitaine Adam Orton : Le QMB, c’est comme du côté de la réserve juste en partant c’est comme 20 jours.
Catherine Francoeur : Ah! C’est ça moi j’ai eu peut-être trois heures avec. J’avais un excellent instructeur pour apprendre à manipuler l’arme mais ça reste que trois heures versus un QMB complet c’est rien du tout. Mais c’était le fun-là. Je le regarde aujourd’hui, puis c’est comme j’ai vraiment trippé.
Capitaine Adam Orton : [Rires] Donc après tout ça, qu’est-ce qui vous attend dans le futur?
Catherine Francoeur : Beaucoup de choses.
Caporal Jay Machalani : Bien, y’a un kid déjà!
Catherine Francoeur : Déjà à la base en février on va accueillir un nouveau membre humain de notre famille.
Capitaine Adam Orton : Félicitations!
Catherine Francoeur : Donc déjà ça c’est vraiment excitant! Merci!
Caporal Jay Machalani : Merci! On retravaille notre entreprise. On change le nom de Girly Addict Média vers un nouveau nom qui met plus en valeur toutes les différentes choses qu’on fait. On fait pas juste du YouTube, puis du Instagram. Catherine est écrivaine de deux séries best sellers incluant la première série qui est en train d’être produite en ce moment par Amalga pour être une série peut-être à TVA où à Illico, c’est encore en train d’être vu. On travaille sur plusieurs projets aussi au niveau de notre espace sur le Web. Moi mon passage en CHSLD m’a redonné le goût de recontinuer de faire de la recherche. Là je le fais au niveau médical pour comment je peux essayer de trouver des solutions pour rendre nos CHSLD plus efficaces. C’est quelque chose qui est un projet plus long terme. Donc on est bien occupé. Puis dans mon cas bien, prendre un peu d’expérience comme médic et caporal-chef. Ça serait la prochaine étape!
[Musique commence]
Capitaine Adam Orton : Bien je vous souhaite bonne chance, puis je suis sûr que vous allez avoir les mains pleines. Merci encore une fois d’être venu me parler. J’apprécie vraiment ça. Vous avez une super bonne histoire, puis je vous souhaite la meilleure des chances en devenant des parents. Je suis sûr que ça va être un bon challenge. Merci encore!
Caporal Jay Machalani : Merci beaucoup!
Catherine Francoeur : Merci!
Capitaine Adam Orton : Si vous avez la chance, allez regarder leur vidéo : 24 heures dans la peau d’un militaire. C’est à peu près un 20 minutes bien investi.
Comme d’habitude, moi je suis capitaine Adam Orton. Prenez soin de vous!
[Musique termine]