[Musique commence]

Sergent Rémy Collin-Deschesnes : On est super entraîné à faire toutes les actions, que ce soit dans l’avion ou une fois rendu dans les airs. On sent qu’on est prêt, mais finalement le vrai test, c’est toujours au premier saut de passer la barrière de stress.

Capitaine Adam Orton : Salut! Ici capitaine Adam Orton avec Le balado de l’Armée canadienne. Les gens pensent souvent que l’Armée, c’est des gens qui courent partout dans les bois avec des fusils ou qui bottent des portes ouvertes. Tu sais, il y a toutes sortes de spécialisations qui nous permettent d’accomplir certaines tâches comme être parachutiste; des soldats qui sautent en bas des avions et des hélicoptères pour se rendre à des places difficiles d’accès.

Nous voici avec le sergent Rémy Collin-Deschesnes du 3e Bataillon, Royal 22e Régiment qui nous parle à partir de Valcartier, Québec. Et lui va nous parler de qu’est-ce que c’est d’être un parachutiste. Bienvenue au balado!

Sgt Collin-Deschesnes : Salut, et merci de l’invitation.

[Musique termine]

Capt Orton : Oui, c’est bien que vous êtes ici. Ça fait longtemps qu’on essaie d’arranger quelque chose avec des parachutistes, ça fait que ça fait du bien de sauter là-dessus finalement.

Sgt Collin-Deschesnes : Oui, bien on est bien content d’être là aussi.

Capt Orton : Donc, parlez-moi un petit peu de la première fois que vous avez fait un saut. C’était quoi l’expérience de faire votre premier saut?

Sgt Collin-Deschesnes : Donc, la première fois que j’ai fait un saut en parachute, c’était avec les Forces armées canadiennes. C’était en 2009. Ça faisait quelques mois à peine que j’étais rentré dans les Forces. On était à Trenton pour la partie de saut du cours, puis mon premier saut était en Skyvan. C’est comme un petit avion carré, puis j’étais troisième dans l’ordre des sauteurs. Alors au moment de sauter dans le vide en parachute, quand c’était rendu à mon tour, on sautait tout seul pour la première fois. J’étais tellement nerveux que j’aurais voulu sauter héroïquement ou être brave, mais finalement je me suis plus laissé tomber dans le vide pour la première fois que j’ai sauté seul en parachute.

Capt Orton : C’est drôle aussi parce qu'on pense tout le temps que : « Ah, tellement brave, les gens n’ont peur de rien », mais c’est comme avoir peur ça fait presque partie de l’expérience.

Sgt Collin-Deschesnes : Ah, je pense que oui. Mais une fois que le parachute est ouvert, puis que je me suis assuré dans le fond que j’avais le support de mon parachute, c’était une expérience qui était vraiment inoubliable, parce que dans l’avion, pendant la préparation, il y avait beaucoup de bruit, on suivait les instructions. Faire la vérification sur nos équipements, puis une fois qu’on est sorti puis qu’on se retrouve seul entre guillemets dans les airs, bien c’est super silencieux. On entend juste le vent qui nous pousse dans notre dérive. Puis, dans un sens, même si on est plusieurs dans les airs, on est un peu seul au monde en dessous de notre parachute, ça fait que c’est vraiment une belle expérience.

Capt Orton : Qu’est-ce qui vous a attiré à devenir un parachutiste?

Sgt Collin-Deschesnes : Avant de rentrer dans les Forces armées canadiennes, j’essayais de trouver de l’inspiration ou de la motivation un peu partout autour de moi par l’Internet ou par des témoignages de d’autres mondes qui avaient déjà rejoint les Forces, mais aussi au travers le cinéma, que ce soit les films ou les séries. Puis à l’époque, je me rappelle, j’écoutais la série Band of Brothers. En fait, c’est assez connu aujourd’hui, mais ça suit une troupe aéroportée de l’entraînement préparatoire jusqu'à leur saut en Normandie, puis après ça tout le restant du conflit de la deuxième Guerre mondiale. Mais à l’époque, ça avait vraiment attiré mon attention, puis quand je les voyais s’entraîner, avec les techniques de l’époque qui sont quand même pas si différentes des techniques qui sont aujourd’hui, bien ça m’a vraiment donné la piqûre puis en rentrant dans les Forces, j’avais comme intention ou j’avais comme défi pour moi-même d’aller chercher mes ailes de parachutiste.

Capt Orton : Puis c’est vraiment une bonne série en plus, ça fait que ça a l’air bien tiré.

Sgt Collin-Deschesnes : Ah oui, c’est une excellente série.

Capt Orton : C’est sûr que sauter en bas des avions, c’est une belle expérience pour la bonne sorte de personne, mais pourquoi que ça c’est un rôle qui est une capacité qui a été développée dans l’Armée? Qu’est-ce que des parachutistes font actuellement?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien, il faut savoir que le parachute, c’est une méthode d’insertion à la base. C’est une méthode d’insertion qui va nous permettre d’insérer des troupes dans des terrains qui peuvent être un peu plus difficiles d’accès que ce soit par la présence ennemie ou encore par un terrain accidenté. Ça fait que avoir la capacité de pouvoir parachuter des troupes en terrain, bien ça nous évite tous les problèmes qu’on pourrait avoir justement à cause d’un terrain qui est dangereux ou est très difficile d’accès par la route si on veut.

Capt Orton : Et, une fois atterri, qu’est-ce qui se passe à partir de là?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien, une fois qu’on est atterri au sol, le but premier, c’est de se regrouper. Faut faire ça assez rapidement, surtout par exemple si on se retrouvait en territoire ennemi. Puis, une fois qu’on est retrouvé, bien à partir de là, on peut continuer avec les phases subséquentes de l’opération. Que ce soit une opération qui consiste à attaquer une position ou aller faire un écran. Ce que je veux dire par là, c’est appliquer de la surveillance, bien il faut continuer avec la mission une fois qu’on s’est regroupé dans un endroit qui a du couvert. Si on a des troupes attachées, des troupes un peu plus spécialisées, qu’on parle d’ingénieurs ou de techniciens médical bien à ce moment-là, il vont entrer dans l’ordre de marche de la formation de combat, puis ils vont effectuer le déplacement avec la troupe jusqu’à la phase où ces spécialistes-là vont être nécessaires.

Capt Orton : C’est sûr qu’il y a une valeur à cette capacité-là, mais est-ce qu’il y a d’autres avantages à être parachutiste?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien ça sert qu’on peut plus facilement insérer une grande quantité de troupe dans le cas d’un C-130 on parle d’une quarantaine de parachutistes avec leur équipement par avion qui vont faire une descente en parachute sur un terrain difficile d’accès peut-être entre 45 et 60 secondes. Donc l’avantage que ça a c’est amener beaucoup beaucoup de troupes qu’on dit légères, parce qu’ils vont se déplacer à pied, mais au sol.

Capt Orton : Puis c’est sûr qu’il y a des limitations à ce format-là aussi parce que éventuellement, il va manquer d’équipement ou admettons de la nourriture, des munitions, des choses comme ça. Comment est-ce que vous gérez ces défis logistiques-là?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien chaque parachutiste qui va être déployé, qui va être inséré en parachute pour une mission, va être autonome en eau, en munitions pour une période d’environ 24 à 72 heures. Passé ce délai-là, ça prend un ravitaillement que ce soit par la route dans un cas où admettons les forces alliées auraient pu continuer avec l’avance. Ou encore, ça peut se faire par un ravitaillement aéroporté. C’est-à-dire qu’on peut larguer de l’équipement d’un avion puis quand je dis équipement, on parle d’eau, on parle de rations, d’équipements spécifiques ou encore des munitions. Ça fait que ça peut se faire par les airs aussi.

Capt Orton: Et en parlant d’équipement, je comprends qu’il y a des sortes de sauts différents. T’as ton centre d’ouverture automatique, ou la chute libre. C’est quoi la différence entre ces expériences-là?

Sgt Collin-Deschesnes : La différence va surtout se retrouver au niveau de la forme du parachute. Quand on parle de sangle automatique, c’est ce qu’on appelle plus communément nous-autres le parachute rond, qui est un parachute plus petit, pas dirigeable tandis que quand on parle de chute libre, c’est là qu’on peut entendre le terme ‘parachute carré’. Faut faire une différence rapide entre les deux. Le parachute carré a ce qu’on appelle une pénétration. C’est-à-dire que lui même si il n’y a aucun vent qui est dans les airs, ce parachute-là va avancer dans une certaine direction. Puis ils n’ont pas aussi la même grandeur de voilure. Ça fait que ça ça veut dire qu’avec un parachute carré, qui est plus gros en fait qu’un parachute rond, on peut avoir une charge d’équipement qui est plus lourde. Tandis qu’un parachute rond, on est restreint à environ 300-325 lbs total, puis ça ça inclut le poids de l’équipement, le poids du parachute, puis le poids du sauteur bien évidemment.

Capt Orton : Je sais qu’il y a du monde qui font du parachute récréatif, mais j’ai entendu dire que la différence entre saut récréatif puis militaire, le but c’est de descendre la personne de l’avion à la terre aussi rapidement que possible, sans avoir de problèmes.

Sgt Collin-Deschesnes : Bien, c’est exactement ça. En fait, quand on parle de parachute militaire, surtout dans mon expertise à moi, on parle de parachute rond. Puis quand je disais une descente entre 45 et 60 secondes environ par sauteur, c’est parce qu’on saute à une hauteur de 1200 pieds. À l’inverse du parachute qu’on dit récréatif, qu’eux-autres ils vont sauter à 12000 pieds. On saute donc 10 fois moins haut qu’eux-autres. Tout ça dans le but d’amener les troupes le plus rapidement possible au sol.

Capt Orton : J’imagine que ça donne moins de temps à régler des problèmes quand c’est en train d’arriver d’abord?

Sgt Collin-Deschesnes : Non, effectivement, si on a un pépin, à l’ouverture du parachute ou pendant la descente, bien il faut être prêt à réagir très vite. C’est pour ça qu’on s’entraîne énormément afin que les drill qu’on apprend, les actions à prendre lors de certaines situations, bien que ça devienne comme un réflexe pour un parachutiste.

Chaque parachutiste est équipé d’un parachute principal, mais aussi d’un parachute de secours, une réserve en fait qu’on va appeler, puis qu’on va pouvoir actionner en cas d’un problème. C’est très, très, très rare qu’un parachute va avoir une malfonction en parachute rond.

Capt Orton : Et, c’est quoi l’utilité de la chute libre en comparaison de comme un parachute rond?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien un parachute rond, comme on disait tantôt, le but étant d’atteindre le sol le plus rapidement possible, c’est pour ça qu’on saute à une hauteur qui est moins haute qu’un parachute carré. Le parachute carré, l’avantage que ça offre, c’est qu’en sautant plus haut, on peut aussi ouvrir notre parachute plus haut, ce qui nous permet de couvrir une plus grande distance, sous la voilure. Alors, ça peut nous aider au niveau d’une insertion dans le sens qu’en ouvrant plus haut, on peut couvrir une plus longue distance d’insertion en étant plus rapide parce qu’on est dans les airs, puis poussé par le vent.

Capt Orton : La chute libre, est-ce que c’est plus pour des tâches de grandes tailles ou c’est peut-être plus pour des tâches de grandes tailles ou est-ce que c’est peut-être plus pour des tâches plus spécialisées?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien il faut dire que la chute libre dans les Forces armées canadiennes va surtout être utilisée par les Forces des pelotons de reconnaissance ou des pelotons de tireurs d’élite, de snipers. Donc, éventuellement, oui, tout le monde pourrait être formé sur le parachute en chute libre, mais c’est surtout ces métiers ou ces spécialisations du métier d’infanterie qui vont se servir de cette méthode d’insertion-là.

Capt Orton : Ok, je comprends, parfait. Et, est-ce que vous pouvez peut-être nous expliquer comment on peut naviguer avec un parachute. Comme je comprends bien que des parachutes ronds, peut-être tu ne peux pas nécessairement te promener autant. Tandis que en chute libre, c’est plus conçu pour ça.

Sgt Collin-Deschesnes : Bien, vous pourriez être surpris parce que c’est sûr qu’un parachute rond, ça n’a pas de pénétration en tant que tel, mais il est influençable. Alors, on peut toujours ralentir ou accélérer sa dérive. C’est sûr qu’on pourra jamais aller contre le vent avec un parachute rond. Un parachute carré, bien il y a des sangles qui servent à diriger le parachute. Puis, lui, étant donné qu’il a une pénétration, bien à ce moment-là, c’est beaucoup plus facile de diriger le parachute dans les endroits où on veut aller. Mais, à la fin de la journée, ça reste toujours que le vent c’est le facteur le plus, je vais dire, dominant au niveau d’une descente en parachute. Parce qu’on peut faire bien des choses pour essayer de lutter contre le vent, mais il va toujours finir par avoir le dernier mot si on veut.

Capt Orton : Est-ce que vous pouvez peut-être nous donner une histoire ou un exemple d’un temps où le vent aurait eu un impact inattendu sur qu’est-ce que vous avez fait?

Sgt Collin-Deschesnes : On a fait un saut il y a quelques années. On faisait une insertion en vue d’un exercice. Donc on s’insérait en parachute de nuit, et puis on partait puis on faisait des manœuvres puis on allait faire une attaque. Ça se passait dans des secteurs civils sur la rive sud de Québec. Puis, malgré que le briefing météo pour ce saut-là cette nuit disait que les vents seraient calmes, finalement les vents étaient plus forts que prévu, puis moi je me suis retrouvé à être poussé sur la fin de la zone de largage. Mais il faut dire que ce qui était juste au côté, ce qui entourait en fait la zone de largage, c’était un champ de maïs. Alors, c’est sûr que j’ai tenté du mieux que je pouvais avec les techniques qu’on m’avait enseignées, puis des techniques qu’il faut utiliser en fait, de ralentir ma dérive pour atterrir sur la zone de largage. Mais, ça n’a pas été suffisant, puis j’ai atterri dans le champ de maïs à côté. On m’avait perdu de vue pendant quelques secondes, jusqu’à temps que je ressorte avec deux trois épis de maïs.

Capt Orton : C’est ça, comme qu’ils disent, l’ennemi a toujours un vote, mais j’imagine que le vent a toujours un vote aussi.

Sgt Collin-Deschesnes : Oui, ça c’est bien vrai.

Capt Orton : Donc, c’est sûr que sauter pendant le jour, tu vois tout, en général c’est probablement plus ou moins facile. Mais comme la majorité des tâches dans l’Armée, des fois c’est plus difficile la nuit. C’est quoi la différence entre le jour puis la nuit en termes de saut?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien la plus grosse différence entre le jour et la nuit, ça va être bien sûr la visibilité. Ce que je veux dire par là, c’est que, tout dépendamment de la lune ou de la couverture du ciel, si c’est nuageux ou si ce ne l’est pas, bien la lumière de la lune va pouvoir nous aider ou dans le cas où elle ne sera pas présente, nous aidera pas. Donc, il peut faire très noir. Ceci étant dit en entraînement, on va toujours s’assurer d’illuminer la zone de largage, le point d’impact principal ainsi que les limites si on peut dire avec des lumières. Mais, il faut penser qu’en situation opérationnelle, bien on aura probablement pas le luxe de mettre des lumières au sol. Donc il faut s’entraîner à être capable de discerner le sol avec la lumière de la lune, puis être capable de passer au travers de nos actions dans les airs pour s’assurer d'atterrir sécuritairement.

Capt Orton : Donc, c’est qui qui peut devenir parachutiste?

Sgt Collin-Deschesnes : Le plus grand prérequis pour devenir un parachutiste dans les Forces armées, c’est tout d’abord d’être volontaire.

Capt Orton : Oui.

Sgt Collin-Deschesnes : C’est vrai, dans le sens que la formation est offerte à tout le monde. Maintenant, ceci étant dit, on va retrouver des parachutistes plus souvent dans les métiers de combat. Qu’on parle des fantassins, qu’on parle des artilleurs, des ingénieurs de combat, mais qu’on parle aussi de technicien médical qui sont souvent attachés à des troupes d’infanterie démontées.

Capt Orton : Et, qu’est-ce qu’a l’air l’entraînement? C’est quoi le processus d’entraînement? T’as été choisi pour devenir parachutiste, c’est quoi les étapes d’entraînement?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien, une fois qu’on est choisi, le cours en tant que tel dure trois semaines. On parle de deux semaines d’entraînement au sol, puis après ça avec une semaine de saut que dans le jargon nous on va appeler J-Stage.

Capt Orton : Oui, le ‘Jump Stage’.

Sgt Collin-Deschesnes : Exactement, à ce moment-là, les candidats, les apprentis-sauteurs si on veut, vont passer au travers de l’entraînement au sol qui consiste en toutes les étapes d’un saut à partir de la préparation de l’équipement, aux actions à prendre dans l’aéronef avant de sauter, à toutes les actions à prendre pour les situations qui pourraient arriver pendant qu’on est dans les airs, sous la voilure. Et finalement, lorsqu’on atterrit.

Capt Orton : C’est sûr que vous faites un entraînement initial, mais suite à ça, j’imagine que tu sais faut faire des sauts réguliers pour maintenir ces compétences-là. C’est quoi ce processus-là?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien moi je fais partie de la compagnie de para du 3e Baillon, Royal 22e Régiment, c’est-à-dire que c’est là où les fantassins en position de parachutistes se retrouvent. Ça fait que nous, en plus de faire l’entraînement, je vais appeler ça normal, que tous les fantassins font, que ce soit de l’entraînement de manoeuvres en campagne, de tir, tout ça, bien il faut se garder à niveau au niveau du parachutisme c’est-à-dire qu’on va faire des sauts, mais pour faire des sauts, ça nous prend des périodes d’entraînement, ou des mises à niveau sur comment configurer notre équipement. On repasse au travers des procédures en cours de vol ou encore des procédures dans l’avion pour tout le temps garder dans notre mémoire, pour que ce soit comme un réflexe avec toutes les actions qui sont à prendre au travers des sauts.

Capt Orton : Pour vous, votre expérience, vous avez combien de sauts jusqu’à date?

Sgt Collin-Deschesnes : Moi j’ai 104 sauts en static line, en ouverture automatique, puis j’ai un petit peu plus de sauts en free fall.

Capt Orton : Ah, c’est pas pire ça. C’est quand même assez.

Sgt Collin-Deschesnes : Oui.

Capt Orton : Puis, est-ce que vous pouvez expliquer, comme je sais que c’est une affaire qui existe, est-ce que vous pouvez expliquer l’importance d’un carnet de saut pour les gens qui ne savent peut-être pas c’est quoi?

Sgt Collin-Deschesnes : C’est important de toujours documenter chaque saut qu’un parachutiste ou qu’une parachutiste va effectuer en prenant des notes sur des parties du saut qui ont été un peu plus, qui se sont moins bien passées ou qui se sont bien passées aussi afin de pouvoir tout le temps s’améliorer. Ce que je veux dire par là, c’est que, après une centaine de sauts, parfois, tu sais, on oublie les éléments ou les parties spécifiques d’un saut qu’on veut se rappeler parce que le nombre fait qu’on en oublie. Alors, documenter tout ça, c’est super important. Puis, c’est aussi important si on veut accéder à des formations dites supérieures comme un chef largeur ou un instructeur en parachute qui vont demander un nombre minimal de descentes. Alors en documentant chaque saut dans un carnet de saut puis en le faisant authentifier, parce que c’est une chose de les marquer, mais il faut tout le temps qu’ils soient validés par soit un chef largeur ou un instructeur en parachute pour confirmer que cette descente-là a été faite. Bien ça nous permet d’avoir un tracking pour le futur, puis possiblement de pouvoir accéder à des formations plus poussées dans le domaine.

Capt Orton : Pourquoi est-ce que vous demeurez parachutiste?

Sgt Collin-Deschesnes : Bien devenir parachutiste pour les Forces armées canadiennes, comme j’ai dit tout à l’heure, c’était une des grandes motivations pour lesquelles j’ai joint les Forces au départ. Ensuite, j’ai eu la chance de me développer là-dedans en devenant chef largeur puis instructeur en parachutisme rond. Mais quand même au travers de tout ça, j’ai eu l’occasion à travers chaque saut, au travers chaque insertion pour un exercice, d’un aller chercher l’adrénaline que ça m’a procuré au premier saut que j’ai retrouvé à tous les sauts que j’ai fait, mais de deux de devenir aussi meilleur dans cette discipline-là. Ça fait 14 ans que je suis dans l’environnement du parachutisme militaire puis j’espère le rester encore longtemps. Donc j’aimerais que mes plans de projets soient probablement de poursuivre ma carrière d’instructeur en parachutisme militaire à Trenton par exemple ou là où l’école se retrouve.

Capt Orton : Bien, je vous le souhaite vraiment.

Sgt Collin-Deschesnes : Bien je vous remercie.

Capt Orton : Bien merci d’avoir assisté au balado.

Sgt Collin-Deschesnes : Bien ça m’a fait plaisir!

[Musique commence]

Capt Orton : Alright, parfait. C'était le sergent Rémy Collin-Deschesnes du 3e Bataillon, Royal 22e Régiment et moi, je suis capitaine Adam Orton pour Le balado de l’Armée canadienne. Prenez soin de vous.

[Musique termine]