Officiers subalternes de l’Armée (S1 É13)
[Musique commence]
Sous-lieutenant David Hamilton : Je pensais que j'allais perdre toute ma liberté en mettant l’uniforme. Les gens étaient pour être méchants.
Capitaine Adam Orton : Salut, ici capitaine Adam Orton avec Le balado de l'Armée canadienne. Aujourd'hui, le sujet de notre discussion va être des officiers juniors et leur expérience. Avec nous aujourd'hui, second lieutenant David Hamilton qui est une officier de génie électromécanique. Salut! Bienvenue au balado!
[Musique termine]
Sous-lieutenant David Hamilton : Salut, merci de m'avoir sur cette émission.
Capitaine Adam Orton : Donc, parlez-nous un petit peu de vous-même.
Sous-lieutenant David Hamilton : Bien, comme vous l'avez dit, je suis le sous-lieutenant David Hamilton. J'ai 22 ans. Je viens d'Ottawa, puis je suis couramment entre mes phases d'entraînement pour devenir un officier du génie électrique et mécanique, un officier GEM. Et donc j'ai fait de ma phase 3 l'été passé et j'entame ma phase 4. Je travaille ici au quartier général, puis mon poste couramment, c'est comme assistant au commandant adjoint de l'Armée.
Capitaine Adam Orton : Qu'est-ce que vous pensiez que c'était pour être quand vous êtes arrivé?
Sous-lieutenant David Hamilton : Honnêtement, j'avais beaucoup de méconceptions au sujet de l'Armée. Je pensais que j'allais perdre toute ma liberté en mettant l’uniforme que je n'allais pas être capable d'être moi-même. Je pensais que les gens étaient pour être méchants, en fait mais j'avais vraiment tort car c’est un environnement de travail comme n'importe où d’autre. Les gens sont gentils pour la majorité du temps. Puis, l'Armée en particulier est beaucoup plus acceptante que je le croyais. Une autre méconception que j'avais c'est que c’est le niveau d'éducation. Il y a des milieux très, très académiques dans l'Armée. Puis je vous donne un exemple, mes cours à dates ça a beaucoup été des défis de pensée critique et des prises de décision, tandis que je pensais que ça allait être uniquement des défis physiques.
Capitaine Adam Orton : Je trouve ça vraiment intéressant que vous ayez fait mention de la partie analyse stratégie parce que les gens pensent vraiment : “Oui c’est des militaires. On fait juste ‘bûcher’ dedans.” Mais en vérité, surtout dans le corps des officiers, mais même dans les sous-officiers, on voit qu'il y a beaucoup de travail dans la résolution de problèmes ou d'analyses.
Sous-lieutenant David Hamilton : Oui, mais effectivement, notre corps de JMRC, on a 4 sous-métiers de techniciens, on a les techniciens d’armement, des véhicules, des matériaux et les techniciens électriques optronique. Donc, on a des membres du rang extrêmement spécialisés et très professionnels dans l'aspect technique.
Capitaine Adam Orton : Enfin, on parle du rôle de l'officier dans ça. Est-ce que vous pouvez peut-être nous parler un petit peu de votre perspective sur qu'est-ce que ces métiers-là font dans votre rôle d'officier?
Sous-lieutenant David Hamilton : Les officiers GEM en général, c’est pas nous qui faisons les réparations, la maintenance nous-mêmes. C'est plus une position du gérant. Donc, quand ça vient à notre éducation en génie, c'est plus utile dans le rôle stratégique d'approvisionnement. Donc, dans les pelotons de maintenance, t'es plus un gérant de ces différentes spécialités et tu peux les employer de différentes façons. Mais je dirais que notre entraînement technique comme ingénieur, ça vient utile quand on fait l'approvisionnement, les modifications d'équipement. Et la majorité des positions, c'est à Ottawa.
Capitaine Adam Orton : Puis, la vieille expression, les professionnels parlent de logistique, ça s'applique particulièrement dans ce cas-là. Donc, pourquoi vous vous êtes joint à l'Armée? Qu'est-ce qui vous a inspiré à choisir ce métier-là?
Sous-lieutenant David Hamilton : Ah bien, j'ai un peu l'historique militaire dans ma famille. Mon grand-père était officier dans le régiment PPCLI. Donc, c'était un concept pas mal familier pour moi de servir le Canada. Puis, je savais que les Forces, c’était fait pour aider ceux qui ne peuvent s’aider eux-mêmes. Donc, quand j'ai commencé à considérer rejoindre les Forces, c'était quelque chose que je voulais avoir l'expérience. Mais initialement, j'étais attiré à l'Armée parce que je voulais un défi. Je voulais une aventure et une éducation gratuite, évidemment ça c’est un bon ‘perk’. Mais je dirais que ma raison de servir est différente de ma raison de joindre. En apprenant plus sur notre histoire militaire, puis en rencontrant plus de soldats, puis des officiers, j'ai réalisé que l'aspect aspect important pour moi, c'était de supporter les opérations et aider les gens. Au lieu d'un défi personnel et l’aventure personnelle.
Capitaine Adam Orton : Parlez-nous un petit peu de votre expérience dans votre formation initiale. Qu’est-ce que ça avait l'air ce cours là?
Sous-lieutenant David Hamilton : J'ai joint les forces en 2015. Je vais parler un peu de mon ‘background’ pour revenir ici parce que c'est un cheminement un peu moins commun. J'ai joint les réserves, en premier en fait, parce que j’étais encore au secondaire. Je ne savais pas si je voulais joindre directement la force régulière. Donc, j'ai appliqué au 33e Régiment de génie de combat à Ottawa. Et dès que j'ai commencé là, j'ai décidé que c'est quelque chose que je voulais faire, puis j’ai appliqué à la force régulière pas mal immédiatement et au collège militaire royal. Puis, les premières étapes d'après ça, c'est faire l'entraînement de base à Saint-Jean. Donc j'ai fait deux étés QMBO à Saint-Jean, de qualification militaire de base d’officier. Ensuite, j'ai fait mon QMBO armé qui est un cours que tous les officiers d'armée prennent. Puis j'ai fait ça à Wainwright, en Alberta. Ensuite, récemment, l'été passé, j'ai fait ma phase 3 d’officier de GEM. Puis, ça c’est une phase qui te montre un aspect plus spécifique à ton métier. Donc, pour nous c'est le support des armes de combat. Donc c'est supporter nos techniciens, et supporter la maintenance dans le contexte d'un peloton de maintenance, par exemple.
Capitaine Adam Orton : Donc vous avez eu récemment une expérience d'entraînement clairement. Plus souvent, dans l'Armée, on se trouve à faire la même chose, tu sais, en répétition. Est-ce que vous avez peut-être identifié quelque chose que vous avez trouvé qu'on aurait pu améliorer dans le processus d'entraînement?
Sous-lieutenant David Hamilton : Comme toute ma carrière à date, c'est dans le système d'entraînement, j'ai fait quelques observations. Puis, l’une d’entre elles c’est que on est très bons à enseigner puis à former les gens qui pensent de la même façon que nous et qui sont semblables à nous. Je pense que naturellement, on est biaisé envers ceux qui nous sont semblables, mais que c'est quelque chose que l'on peut on peut utiliser la diversité de pensée comme une force. Donc, je vous donne un exemple. La créativité, par exemple, c'est pas vraiment une caractéristique qu'on peut utiliser dans un environnement d'entraînement. On s'entend bien qu'à St-Jean, ce n'est pas vraiment le temps de questionner l'instructeur. Mais je pense qu'on peut faire une meilleure job d'appuyer ces forces-là ou qu’on peut utiliser ces forces-là dans un contexte de prise de décisions ou des développements de cours, par exemple.
Capitaine Adam Orton : C’est intéressant parce que surtout que vous avez eu une expérience dans les réserves. Certainement dans un environnement d'entraînement, c'est plus difficile parce que, vois-tu, justement, il y a une période initiale où il faut emmener tout le monde sur la même page. Mais je trouve particulièrement dans la réserve où les gens sont dans un rôle d’emploi principal c’est pas militaire, puis là dans un format plus ou moins temps partiel, sont là, donc, on voit peut être un peu plus de diversité de pensée que dans la force régulière ou c’est armée, 24 heures sur 24. C’est un point intéressant, puis c'est quelque chose qu'on voit déjà dans certaines perspectives.
Sous-lieutenant David Hamilton : Je suis d'accord, mais je ne suis pas contre l'uniformité. Je pense que c'est super important dans une unité militaire, évidemment, d'avoir une certaine base où on peut penser de la même façon. Mais on peut, comme équipe, on peut utiliser les forces qui sont un peu différentes des nôtres, un peu mieux.
Capitaine Adam Orton : Parfait! Hé, c’est bien! Ça fait du sens! Donc, dans votre récente expérience d'entraînement, est-ce que vous avez peut-être une bonne histoire? Les gens aiment parler de nos histoires d'entraînement, donc je suis sûr que vous en avez une bonne.
Sous-lieutenant David Hamilton : Oui, mais certainement. Il y a deux ans, j'étais sur mon cours de QMBO armé à Wainwright, puis on faisait un exercice de navigation. Pis, comme vous le savez, un exercice de navigation avec un peloton d'élèves officiers, ça ne va pas bien finir. Ça tourne un peu carré. Puis on était dans notre heure de marche au milieu de la nuit, puis je pense que c’était le troisième soir de l'exercice, puis je commençais à halluciner un peu. Je pense que j'ai vu une forme dans le bois dans la noirceur que j'ai suivi, puis, j’étais chanceux que le gars en arrière de moi était réveillé parce qu'il m'a attrapé avant que je me perde. Mais je pense que c'est quelque chose que tous les soldats, ils l’ont vécu et qui sont rendu à un point où ils hallucinent un peu. Mais là, rendu une couple de soirs plus tard, je retournais d'un point d'observation et je marchais dans la rue, puis j'ai vu un buisson dans un fossé. Le buisson, il commence à me tirer dessus. Et puis, le buisson c'était le Op 4. Donc, la morale de l'histoire, c'est que, en cas de doute, le buisson est toujours l'ennemi.
Capitaine Adam Orton : C'est drôle parce que dans un contexte similaire, parfois, les gens quand ils tombent endormi, puis ils pensent qu’il y a un ennemi, ils vont tirer dessus et il n'y a rien là. Tout le monde est au garde-à-vous parce qu'il y a eu un ennemi invisible qui nous a attaqué. Donc, ce n'est pas facile.
Sous-lieutenant David Hamilton : Peut-être que je devrais pas trop raconter d'histoires parce qu'ils vont me renvoyer à St-Jean.
Capitaine Adam Orton : Oui, c’est ça. On va recevoir des courriels. Donc, en ce moment, vous travaillez au QG sous le commandant adjoint. Qu'est-ce qui vous a marqué dans votre expérience? C’est un petit peu différent d'être dans le système d'entraînement, être dans le clôt, courir dehors, faire des choses de soldats, puis là on change d’environnement complètement dans un environnement plus administratif, stratégique. À place de c'est toi, ton ami, ton peloton, là c’est l'Armée au complet. Parlez-nous un petit peu de votre expérience au QG à ce point ici.
Sous-lieutenant David Hamilton : Je pense que c'est un point intéressant parce que ce n'est vraiment pas un trajet conventionnel. Puis j'ai, je suis vraiment chanceux d'être capable d'avoir un niveau stratégique si tôt dans ma carrière parce que ça me donne un peu une image, un plus gros aperçu de c'est quoi l'Armée en général, c'est quoi toutes les ‘moving parts’. Ça me donne un peu une perspective quand je vais être rendu à l'unité. Mais j'ai un peu une vue court terme. Je sais que je ne veux pas retourner à Ottawa pour, j’espère, jusqu'à temps que je sois major. Mais c'est une bonne perspective puisque j'ai été capable de rencontrer des gens super intéressants à date.
Capitaine Adam Orton : Parfait, est ce que vous avez d’autres points où vous voulez rajouter?
Sous-lieutenant David Hamilton : Salut Maman.
[Musique commence]
Capitaine Adam Orton : Parfait! Bon et bien merci beaucoup de nous avoir rejoint. C'était le sous-lieutenant David Hamilton. Moi, je suis le capitaine Adam Orton. N'oubliez pas de vous inscrire à notre balado et aussi on a un ancien catalogue d'épisodes. On a à peu près 13 épisodes qui sont déjà faits. Si vous aimez ce balado-ci, écoutez les autres épisodes. Vous allez vraiment aimer ça. Comme d'habitude, prenez soin de vous.
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