La brigade multinationale – Lettonie (S5 É2)

La brigade multinationale – Lettonie (S5 É2)

[MUSIQUE JOUE]

Major Marc-André Pelland : Clairement les membres de l’Armée canadienne vont être appelés à se déployer en Lettonie à plusieurs reprises. Je pense pas impossible qu’on soit là pour une période d’au moins cinq a dix ans.

Capitaine Adam Orton : Salut ici Capitaine Adam Orton avec Le balado de l'Armée canadienne. L'Armée canadienne a une nouvelle mission : diriger une brigade multinationale en Lettonie pour assurer la dissuasion et la défense en cas d’attaque. Nous allons poser des questions sur ce que nous faisons, comment nous allons le faire, et c’est quoi l'impact sur nos troupes.

Le major Marc-André Pelland fait partie de l'équipe de planification ici au quartier général de l'Armée. Il va nous donner tous les détails.

Bienvenu au balado!

[MUSIQUE TERMINE]

Maj Pelland : Merci pour l’invitation Adam.

Capt Orton : Ah ça fait plaisir. Donc on est en lettonie en se moment avec un groupement tactique dans le cadre de l'opération REASSURANCE. On fait de l'entraînement, on fait de la dissuasion… et maintenant on passe au prochain niveau, qui est une brigade. Qu’est-ce qui vas changer

Maj Pelland : Plusieurs choses. Premièrement le nombre de soldats que l'Armée canadienne va devoir envoyer en Lettonie d’abord va augmenter beaucoup. Fait-que si on pense au groupement tactique actuel on a a peu pres 700 soldats qui sont present en lettonie, le chiffre annoncé par le gouvernement du Canada pour la mission REASSURANCE est 2 200 en excluant une couple de centaines qui appuient la mission mais à travers de d’autres fonctions puis à partir de différents pays en Europe, comme du soutien de ce qui est du renseignement ou du soutien logistique on vas probablement se retrouver avec 2 000 soldats en lettonie, certains qui proviennent de d’autres niveau 1, comme l’aviation mais eu le gros des forces vas probablement provenir de l'Armée canadienne, puis on peut probablement s’attendre à avoir 1 500 - 1 600 soldats canadiens au sein de la brigade puis une couple de centaines présent en lettonie mais qui vont appuyer à partir d'autres entités qui vont offrir du soutien logistique pour ce qui est de la mission à partir du théâtre, donc des gens qui vont participer à la mission mais sous un élément de commandement national ou un élément de soutien national.

Capt Orton : Qu'est ce qu'on a là comme soldat en ce moment? Puis quel métier ou quelles capacités est ce qu'on va rajouter en changeant la mission à un plus gros groupement tactique?

Maj Pelland : Présentement, le groupement tactique est principalement composé de fantassins, en plus de ça, on a le premier escadron de char qui vient tout juste d'arriver en Lettonie. Il y a présentement aussi des membres de l'artillerie. Fait qu'il y a une batterie de M777 qui est présentement au sein du groupement tactique. On va rajouter des éléments de commandement et contrôle fait que les signaleurs vont avoir un gros rôle à jouer dans l'établissement de la brigade multinationale pour aller permettre le commandement contrôle du quartier général de la brigade.

Il y a aussi des éléments de l'artillerie qui vont se rajouter pour aller former une unité d'artillerie multinationale. Fait qu'il va avoir un bataillon qui va être mis sur pied d'artillerie pour aller centraliser tous les éléments de feu indirects qui présentement se trouvent au sein du coma tactique. Donc on va les sortir de là, on va les centraliser puis les mettre dans une unité vraiment dédiée d’artillerie, qui va aussi inclure des éléments de la 5e division, donc des éléments de défense antiaérienne, des éléments de recherche et acquisition de cibles. Plus de ça éventuellement, donc un peu plus vers la droite là dans l'échéancier, mais on va avoir des ingénieurs qui vont se rajouter à la brigade. On parle également d'éléments logistiques pour aller former un bataillon de service multinationale.

Il y a aussi des éléments médicaux qui vont s'ajouter, fait que les gens sont habitués de voir les marcheurs, les médics au sein des compagnies d'infanterie. On regarde aussi envoyer un hôpital rôle 2 bravo en Lettonie avec un nombre de personnel qui vont être là pour un assurer, le soutien médical de notre personnel, mais aussi avec l'installation qui va déjà être prépositionnée, on va être capable d'envoyer du personnel médical supplémentaire pour aller opérer cet hôpital là lorsque requis lors d’exercices ou d'opérations. Aussi, on va ajouter des policiers militaires, des gens qu'on y pense là de pas mal tous les métiers de l'Armée canadienne vont être présentés au sein de sa brigade là.

Capt Orton : C'est sûr que, en ce moment, on a une certaine capacité là, mais là on va faire rentrer pas mal plus de gens. D'un côté logistique, comment est ce qu'on va être capable de faire l’expansion de la mission et soutenir les troupes qui vont arriver?

Maj Pelland : Fait que présentement on travaille sur des projets d'infrastructures en théâtre pour, euh, en fond, augmenter le nombre de lits qu'on a là-bas. La capacité des cafétérias… fait que le qu'est ce qui est du soutien réel pour nous permettre là d' augmenter notre présence en Lettonie. Les gens qui ont déjà déployé en Lettonie sont pas une surprise pour eux que le camp Adazi, il est pas mal plein… fait que tant au niveau des dortoirs que la capacité des cafétérias, que même les les emplacements pour stationner les véhicules. Fait que avec l'annonce de l'expansion, le Canada, on a travaillé sur des projets d'expansion au niveau de l'infrastructure. On travaille sur l'ouverture d'une nouvelle base proximité de l'aéroport international de Riga qui va s'appeler Ceri. Puis c'est là qu'on environne le QG de la brigade multinationale qui va aller s'installer, en plus de d'autres éléments qui vont se rajouter à la brigade à partir de l'été prochain… à l'été 2024.

Capt Orton : si on regarde à l'Afghanistan en préparation pour la mission, on a commencé peut être avec des uniformes différents. On a commencé avec l'équipement différent, puis là au fur et à mesure où on a fait rentrer de nouvelles équipements, est ce que il y a des projets en place, d'équipements qu'on va voir pour supporter ces activités là?

Maj Pelland : Il y a quelques projets qui avaient été identifiés comme besoins opérationnels urgents qui précèdent l'annonce d'expansion de groupement tactique à brigade. Cela inclut les missiles antichars, système de défense antiaérienne portable pour nos soldats, ainsi que un système antidrône.

À partir du moment où la brigade a été annoncée, il y a certains projets qui ont été initiés pour augmenter le nombre parce que on passe d'un un groupement tactique à une brigade. Donc y a beaucoup de projets qui sont en cours pour venir augmenter le nombre de missiles anti-chars, le nombre de missiles anti aériens qu'on va acquérir avec ces projets là qui avaient été identifiés comme besoins opérationnels urgents pour le groupement tactique. À ça on va rajouter d'autres projets. On travaille sur l'acquisition de nouvel équipement, de nouveaux véhicules, pour aller équiper les gens qui vont aller en Lettonie. Des véhicules tactiques pour les bataillons légers, les munitions rodeuses ou en anglais les « loitering munitions » en est un. Fait que si on imagine un système aéronef sans pilote ou un uav, par exemple le Raven que le corps blindé puis le corps d'artillerie utilisent, ces munitions là, on peut imaginer un drone téléguidé qui devient une ogive ou un obus ou un missile… c'est un petit peu ça le concept, ça va vraiment augmenter les capacités de la brigade en Lettonie.

Capt Orton : Ouais, j'imagine aussi que les soldats ont hâte de voir ça parce que j'imagine comme tu sais dans le contexte Afghanistan, quand t'es dans un combat ou qu’il y a une sensation peut être que t'es pas aussi sécure que tu pourrais avoir du support aérien c'est c'est super utile, c'est réconfortant. Puis avoir cette capacité là comme presque dans ta poche, là où ce que tu peux tu peux l'avoir, puis c'est à toi, puis tu peux t'en servir comme tu veux. Là ça peut faire une grande différence.

Maj Pelland : Je pense que ca vas faire une grosse différence pour la brigade dans leur capacité à aller vraiment étendre leur portée, ça ça fait ça fait aucun doute. Puis tout ça, ça va être des capacités internes à la brigade, donc on va être indépendant un peu du soutien aérien sur lequel on devait vraiment dépendre pour ce qui était des des frappes vraiment plus en profondeur la.

Capt Orton : Et en termes de coalition multinationale, c'est évident que t’sé on appelle ça une brigade multinationale, c'est pas la brigade canadienne. Quelles partenaires est ce qu'on va travailler avec dans ce projet?

Maj Pelland : Présentement, le groupement tactique est constitué d'une dizaine de nations... puis presque l'entièreté des nations nous ont dit qu'elle allait continuer à le contribuer à la brigade qui est vraiment une bonne nouvelle. Puis à ces partenaires là vont se rajouter un partenaire principal qui va être le Danemark fait que la contribution actuelle qu'on voit de la part des autres alliés, ils vont demeurer avec nous en Lettonie. Puis les Danois ont promis là de contribuer un groupement tactique qui va commencer à l'été 2024.

Capt Orton : Une fois là j'imagine, c'est pas juste des soldats qui vont être assis dans des tranchées, qui attendent que les Russes arrivent ou quoi? C'est quoi le plan en général pour la mission, qu'est ce que, qu'est ce que ça va de l'air?

Maj Pelland : L'opération REASSURANCE pour dans le fond de la brigade, c'est à quoi ça va ressembler fait que on peut pas se permettre de juste attendre dans une tranchée ou dans le fond on a le luxe de pouvoir mieux utiliser notre temps pendant qu'on est là-bas.

Présentement, l'Armée canadienne fait des gros changements au niveau de son modèle d'instruction, puis dans le type d'entraînement qu'on va effectuer tant au Canada puisqu'on est en train d'exporter à l'étranger, donc… ce qu'on va pouvoir effectuer en Lettonie. Par exemple: Le vieux format de l'exercice MAPLE RESOLVE où on allait à Wainwright pour effectuer de l'entraînement au niveau du groupement tactique puis des des brigades… la plupart de cet entraînement là va être exporté en Lettonie. Parce que la réalité c'est que on s'attend pas à ce que les les Russes là envahissent dans le fond la Lettonie à un ou deux jours d'avis, fait qu'on on vas pouvoir se permettre de faire l'entraînement, puis vraiment développer notre expertise, puis continuer de bâtir les compétences de nos soldats là bas.

Capt Orton : Puis on va avoir la chance d'interagir avec nos partenaires multinationales pour apprendre peut-être des affaires que les autres peuvent nous apprendre. Je sais que on a passé quand même assez de temps en Afghanistan, puis on a développé des… des aptitudes envers peut-être de la guerre asymétrique, mais peut-être qu'on a laissé aller un petit peu les choses qui regardent en termes d'une guerre traditionnelle… puis j'imagine que les partenaires internationaux qui vont être déjà là vont peut-être pouvoir nous donner un peu plus d'expérience dans le théâtre d'Europe.

Maj Pelland : Absolument. Fait que je pense que si on regarde les partenaires, en fait, ils sont tous Européens. Puis le contexte là- bas de l'entraînement est beaucoup plus axé sur la guerre conventionnelle. C'est quelque chose qu'on avait délaissé pendant un certain temps-là durant les années de la guerre en Afghanistan. Puis c'est sûr que ça va être le focus d'entraînement là-bas, puis ça change un peu l'approche de comment on va s'entraîner, puis du genre d'équipement qu'on va envoyer aussi en Lettonie, genre d'équipement que nos partenaires vont amener également en Lettonie, fait que l'équipement avec lequel nos soldats vont s'entraîner, les soldats des différentes nations qui vont être là également, ça va vraiment être une belle opportunité pour interagir avec eux, puis apprendre sur comment est ce que eux utilisent leur équipement, comment est que eux approchent la façon de se battre dans un conflit conventionnel.

Capt Orton : Le Commandant a dit dans un entrevue récemment que lui cherche à garder un peu plus les expériences d'entraînement où ce que on pratique en le faisant, peut être contrairement aux modèles de MAPLE RESOLVE où ce qu'on allait dans une une zone… ou un aire d'entraînement pour faire des exercices, mais tu sais, c'est pas vrai, c'est pas des vraies choses là, c'est tout scenarios, mais t'es dans le théâtre européen, il disait, si on… on veut exercer notre capacité à faire des déplacements de véhicule, bon, on fait juste le faire là et puis admettons qu'on a un convoi qui descend de la Pologne, on peut envoyer des soldats pour supporter cette activité là, puis par le fait qu'on le fait, on exerce notre capacité et puis on fait un entraînement, donc j'imagine qu'on va avoir beaucoup d'opportunités de faire ces choses là aussi dans ce déploiement là.

Maj Pelland : Effectivement, je pense qu'une fois que la brigade va vraiment être implémentée puis que le le programme va être en place là-bas en Lettonie, je pense qu'il va avoir des opportunités d'entraînement dans d'autres pays européens. Puis à partir du moment où on a nos gens d'établi là-bas, il va y avoir une tonne d'opportunités fait, que ce soit des déplacements routiers pour aller faire l'entraînement avec une autre nation ou que ce soit d'envoyer des petits contingents faire des compétitions à gauche puis à droite, je pense qu'une fois qu'on va être établi là-bas, il va avoir vraiment panoplie d'activités que la brigade va pouvoir accomplir puis offrir des des opportunités qu'on aurait pas au Canada.

Capt Orton : Donc c'est quoi l'échéance pour ce déploiement là? Qu'est ce qu'on en regarde en termes d'avoir des troupes en position? Qu'est ce que ça va dire en termes de rotation? Qu'est ce qu'on fait avec tout ça?

Maj Pelland : Fait que on peut s'attendre à voir les premiers éléments de la brigade multinationale en place à partir de l'été 2024. Puis les premiers éléments vont provenir de la base Valcartier, donc Colonel Aspirault, qui est le commandant du 5e groupe-brigade mécanisé du Canada, va officiellement devenir le premier commandant de la brigade multinationale. Il va se déployer lui ainsi qu'un nombre de personnel de son État-major à partir de l'été 2024, puis à partir de ce moment-là, on va commencer à rajouter plus de personnel, puis plus de capacité à travers l'automne 2024, pour culminer avec un gros exercice de brigade à l'automne 2024.

Capt Orton : Et à la suite, qu'est-ce qu'on regarde entendre de tu sais, les blindés et les autres des régiments d'infanterie, et cetera.

Maj Pelland : Donc le corps blindé vient de déployer un premier escadron de champ vers la Lettonie. celui-ci va être présent de façon persistante et le premier contingent est en provenance d'Edmonton du Lord Strathcona’s Horse, LdSH. Par la suite, c'est l'escadron C du Royal Canadian Dragoons qui va prendre le relais pour une rotation. Puis après cette unique rotation, là ils vont vraiment changer leur mandat pour se tourner plus vers le concept de cavalerie. Puis le LdSH le vont vraiment s'occuper de générer l'escadron de chars pour toutes les rotations suivantes.

Pour ce qui est des bataillons d'infanterie, fait que le le groupement tactique actuel va demeurer en place au sein de la brigade multinationale fait que présentement le groupement tactique est sous le commandement de la brigade l'Étonne. À partir du moment où on va mettre sur pied la brigade à l'été 2024, éventuellement le groupement d'actifs va être détaché de la brigade de l'Étonne puis va vraiment se rapporter à notre brigade multinationale menée par le Canada fait qu'on va continuer d'avoir un groupement tactique mené par le Canada qui va changer à tous les 6 mois. Puis les autres entités qui vont constituer la brigade, J'ai mentionné les Danois au préalable qui vont se rajouter en brigade. Ils vont venir en Lettonie pour approximativement quatre mois par année, donc ça va être à la 2e unité de manœuvre au sein de la brigade et la 3e unité de manœuvre, ça va être un bataillon qu'on va projeter à partir du Canada, donc on vise les bataillons d'infanterie légères projet dans ce rôle là. Puis le plan, c'est de les embarquer dans un avion de l'aviation royale du Canada avec leur équipement personnel. Puis quand ils arrivent en Lettonie, ils arrivent sur de l'équipement qui va avoir été pré-positionné, donc une flotte de véhicules tactiques légers avec des missiles antichar comme ça leur équipement est prépositionné. On est capable de les projeter très rapidement vers l'avant, vers la Lettonie.

Capt Orton : Donc on va certainement exercer notre capacité de faire cette projection là une couple de fois au travers des années pour faire sur que ça fonctionne toute

Maj Pelland : Absolument. fait que le plan actuel, c'est des projetter de façon délibérée, au moins une fois par année vers la Lettonie pour aller faire un exercice majeur au niveau de brigade à chaque automne, de façon annuelle. Ça, c'est sûr, ça va être dans le calendrier. Puis lorsque ce bataillon là ne sera pas en Lettonie, donc de retour au Canada, ils vont avoir un mandat de haute disponibilité après, retournant en Lettonie s'il y a des indicateurs ou des avertissements qui nous montrent que la Russie est en train de tourner sa posture vers le front oriental de l'OTAN là.

Capt Orton : Et quel impact est-ce que ça va avoir sur les unités qui sont pas déployées? Comment est-ce que ça va changer notre cycle de préparation, d'entraînement, de déploiement?

Maj Pelland : Le plus gros changement, c'est l'exportation de l'entraînement vers la Lettonie. Le modèle où on est habitué de partir pour Wainwright pour plusieurs mois par année, durant l'année où on est en en montant puissance, notre année d'entraînement va changer considérablement, donc la plupart de l'entraînement va être effectué sur la base d'appartenance des unités. Puis le plus haut niveau qui va être fait au Canada, ça va probablement être au niveau des groupes-compagnies.

A partir de l’équipe de combat aussitôt qu'on parle de l’entraînement avec les chars, tir réel, tout ça va être exporté en Lettonie fait que ça va réduire de beaucoup le nombre de semaines que nos soldats passaient hors de la maison pour faire de l'entraînement avant de se déployer, ça a été énoncé très clairement comme une intention par le commandant de l'armée de vraiment réduire le nombre de semaines hors du domicile pour nos membres, puis on vise un maximum de 10 semaines loin du domicile dans le fond, dans dans l'entraînement préparatoire. Ce qui serait une grosse réduction par rapport au au modèle actuel ou au modèle qu'on effectuait dans les années passées

Capt Orton : Ouais c'est sûr que c'est pas facile aussi quand qu'on fait comme deux ou trois mois d'entraînement en préparation pour un déploiement, que ça aussi c'est peut être six ou sept mois, là ça vient donc c'est c'est difficile sur les familles puis ces soldats aussi.

Maj Pelland : Ça avait un coût réel sur nos soldats, sur la famille de nos membres aussi. Puis on profite vraiment d'opportunités de pouvoir conduire l'entraînement en Lettonie pour pouvoir exporter certains de ces entraînements là pour pouvoir réduire au maximum le nombre de semaines loin de la maison, loin de la famille pour nos soldats, avant de partir sur un déploiement qui va être de six mois pour la plupart des gens durant lesquels sont capables de faire l'entraînement fait que c'est ça l'intention.

Capt Orton : Et quel rôle est-ce que la réserve veut jouer dans ça?

Maj Pelland : Il va avoir beaucoup d'opportunités pour nos réservistes. Fait que dès le début de la planification, on avait inclus dans les estimés budgétaires ou dans les estimés pour un nombre de personnes, jusqu'à 20% de réservistes pour l'entièreté du nombre de personnes qui allaient être déployées sur Op REASSURANCE, il va avoir un mélange d'augmentation individuelle, le modèle qu'on est habitué de voir présentement pour ce qui est de l'intégration des réservistes. Fait que augmentation individuelle avec des entités formées, chaque division qui va se faire donner la tâche de supporter la mission REASSURANCE va devoir générer un peloton de protection de la force. Fait que ça c'est une entité formée que la réserve va devoir générer. Ça c'est tant vrai pour la division qui est en charge des préparatifs pour la mission.

Également aussi un peloton de protection de la force qui va être assigné à la 5e division qui souvent a été des réservistes qui étaient pas directement ciblés pour venir supporter la plupart de nos missions.

À court terme, on peut s'attendre à voir au moins deux pelotons de protection de la force qui va être généré à partir de la réserve de l'Armée canadienne.

Capt Orton : Est ce que les réservistes vont avoir la chance de s'intégrer aussi aux unités qui font l'entraînement puis qui participent aux exercices dans cette région là?

Maj Pelland : Le plan depuis le début inclus l'intégration des réservistes pour oui, la mission, mais également l'entraînement préparatoire. Le but c'est d'intégrer les réservistes pour six mois avant le déploiement pour offrir un emploi pour une période de douze mois, donc 9 mois d'intégration pour l'entraînement suivi d'un déploiement de six mois. L'intention derrière ça c'était vraiment d’augmenter le nombre de réservistes qui s'intéresseraient à ces missions là en offrant un contrat d'emploi pour une période plus longue.

On vise également d'être capable d'afficher, de publiciser ses opportunités 10 mois avant le début de la mission. Puis, on pense vraiment qu'avec l'affichage des positions 18 mois à l'avance, intégration de l'entraînement pendant 6 mois avec les membres de la force régulière, puis un déploiement de 6 mois, on va être en mesure d'aller chercher plus, de réservistes pour venir nous aider dans la mission Op REASSURANCE.

Capt Orton : Si on regarde un petit peu comme l'histoire de l'Armée canadienne d'ici derniers 40 ans, tu sais, on avait de la Bosnie dans les années 90 où ce qu’on faisait des missions d'ONU. Plus on regarde l'Afghanistan comme tu sais les années 2000-2010, maintenant on est vraiment impliqué en Lettonie, et puis chacun de ces événements là, ça a vraiment formé comment que l'armée faisait leur affaire, puis ça a toute formé, comment qu'on faisait notre entraînement.

J'imagine que l'impact va être semblable maintenant avec cette mission là en Lettonie qu'utilise la majorité de nos ressources, puis qui nous donne une nouvelle direction, à se pointer contrairement à ses autres missions là.

Maj Pelland : Je crois que dans le monde idéal, on aurait simplement mis une brigade complète parce que ça aurait facilité mon travail de planification si on avait eu le personnel disponible, l'équipement et les véhicules pour pouvoir déployer une brigade complète vers la Lettonie. Cependant, avec l'état de l'Armée canadienne actuelle, on n'est pas encore capable de se permettre ça. Fait qu'il y a des gros changements qu'on est en train de faire dans le… le plan de gestion de préparation fait que le… le plan interne qui dit que t'as l'armée, quelle unité va faire quelle mission? Le modèle actuel voyait toutes les missions être assignées à une seule division durant une année. Fait que le premier gros changement qui va être mis en place à partir de l'été 2024, c'est qu'on va désaxer toute nos missions opérationnelles, on va les étendre sur 2 années. Fait que y'a une division qui va vraiment être commise sur Op REASSURANCE puis le théâtre européen pour nos contributions à l'OTAN. Puis y'a une autre division qui va s'occuper des autres missions telles les opérations UNIFIER, IMPACT, fait qu'il va avoir des gros changements par rapport à la façon dont l'armée se prépare, puis sur l'attribution des missions pour les unités.

Capt Orton : Donc vraiment avec toute ça qu'est ce qu'on regarde en terme d'état final, ça semble comme si c'est une mission à long terme où ce qu'on va être là quand même assez longtemps.

Maj Pelland : Le gouvernement du Canada a pris une décision de de faire des gros investissements tant au niveau de l'infrastructure que de l'équipement que l'Armée canadienne acquérit fait que nous on prévoit être là pour le long terme, donc je pense que c'est pas impossible qu'on soit là pour une période d'au moins à 5 à 10 ans. Puis au fur à mesure que la mission s'établit, qu'on établit la brigade là-bas, l'Armée canadienne, on va devoir se pencher sur «OK? C'est quoi les changements qu'on veut effectuer pour être capable de soutenir ça à long terme?» Clairement, les membres de l'Armée canadienne vont être à place déployés en Lettonie à plusieurs reprises. Fait que il va falloir regarder bon «Ben est ce qu'on veut muter plus de gens-là bas pour réduire le fardeau de toujours générer à tous les 6 mois une nouvelle équipe pour aller remplacer celle qui est en Lettonie» Fait que assurément ça va être un modèle qu'on va regarder augmenter le nombre de positions de mutations accompagnées avec la famille en Lettonie. Ça va sûrement être un modèle qu'on va devoir regarder dans le futur.

Capt Orton : Bien j'ai hâte de voir comment que ça va tout marcher et puis qu'est ce qui va nous arriver dans le futur.

Maj Pelland : Moi aussi mon temps dans l'armée n'est pas encore fini puis j'ai l'impression que je passerai pas le restant de ma carrière ici au QG dans mon petit cubicule, fait que je regarde vers le futur, puis je suis… euh je suis curieux de voir si euh mon futur et si il y a une opportunité pour aller contribuer moi aussi en Lettonie.

Capt Orton : Et si toute votre travail de planification, ça, ça a bien adonné?

Maj Pelland : Ouais j’ai euh… Fait que j'ai un frère dans l'infanterie. Lui risque de me dire si jamais j'ai manqué le bateau avec mon travail de planification

[MUSIQUE JOUE]

Capt Orton : Parfait. Merci d'avoir venu sur le balado.

Maj Pelland : Merci beaucoup Adam.

Capt Orton : Ça, c'était le major Marc-André Pelland, qui fait partie de l'équipe de planification pour la brigade multinationale, et aussi qui fait partie de la cellule des opérations ici au QG. Moi je suis Capitaine Adam Orton pour Le balado de l’Armée canadienne. Prenez soin de vous!

[MUSIQUE TERMINE]

© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par la ministre de la Défense nationale, 2024