Armée française | Officier en échange (S2 É9)
[Musique commence]
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Il y a beaucoup d’incertitudes, on voit pas mal de tensions qui émergent donc il faut se préparer à l’inconnu.
Capitaine Adam Orton : Bonjour! Je suis le capitaine Adam Orton du Balado de l’Armée canadienne et notre invité aujourd’hui, c’est le lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé, qui est un officier d’échange de l’Armée française auprès du quartier général de l’Armée canadienne.
[Musique termine]
On va parler un petit peu de ses expériences au Canada et de ses expériences comme officier de l’Armée française. Bienvenue au balado monsieur!
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Oui, bonjour. Merci beaucoup de votre invitation. Ça fait plaisir d’être là.
Capitaine Adam Orton : J’apprécie vraiment que vous avez pris le temps parce que c’est un petit peu différent aujourd’hui avoir quelqu’un qui a une expérience peut-être vastement différente des soldats qu’on a habituellement. J’ai hâte d’en entendre parler.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Moi aussi je suis content de pouvoir partager mon expérience et ce qui se fait de l’autre côté de l’Atlantique.
Capitaine Adam Orton : Donc, ceux qui écoutent connaissent probablement assez bien le cheminement de carrière d’un officier de l’Armée canadienne. Parlez-nous un peu de votre expérience jusqu’à date.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Alors, je suis rentré à l’âge de 20 ans à l’école des officiers qui est un peu l'équivalent du Collège Royal militaire de St-Jean. C’est l’école spéciale militaire de St-Cyr. Là, j’y suis resté trois ans. On y fait à la fois un enseignement académique et un enseignement militaire. On en ressort avec le grade de sous-lieutenant. Donc moi j’ai choisi de servir dans les blindés. Donc après j’ai effectué une année de spécialisation dans l’école des blindés et j’ai choisi de servir dans les chars. Donc j’ai été affecté au 501ème Régiment de char de combat, un régiment de chars Leclerc où j’ai été successivement chef de peloton, adjoint d’un escadron et enfin commandant d’escadron. Pendant cette période, j’ai été déployé cinq fois au Kosovo et essentiellement en Afrique.
Par la suite, j’ai été affecté dans les états major en région parisienne près de Paris. Je suis allé à l’école de guerre et ensuite j’ai servi après l’école de guerre à l’état-major de l’armée de terre à Paris et je suis arrivé au Canada en 2018 en tant qu’officier de liaison et en tant qu’officier d’échange.
Capitaine Adam Orton : Donc un cheminement, je pense que ça serait assez typique comme pour n’importe quelle armée ou n’importe quel militaire.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Oui, tout à fait, c’est vraiment le cheminement typique. Une école, ensuite une première partie de carrière dans les Forces, en Régiment où tout le monde est chef de peloton ensuite commandant d’une compagnie ou d’un escadron et ensuite vient la deuxième partie de carrière et essentiellement en état-major et avec des affectations et des postes à l’étranger si possible.
Capitaine Adam Orton : Qu’est-ce qui vous a porté à accepter un poste d’échange au Canada?
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Alors déjà dans les ressources humaines nous encourageant à vivre une expérience qui te vue comme une vraie plus value pour les officiers qui ont la chance de partir à l’étranger. Donc j'ai fait acte de candidature. Les ressources humaines m’ont proposé le Canada donc j’ai immédiatement accepté parce que c’est une destination qui est vraiment très demandée. Et je suis vraiment ravi d’être là au bout de ma mission puisque je rentre en France l’été prochain.
Capitaine Adam Orton : Pourquoi est-ce que c’est une destination très demandée?
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Parce que à la fois, pour ne pas le cacher, ça sort complètement de l’Europe donc c’est un peu plus loin de vivre outre-atlantique est très recherché. Ensuite, c’est une culture qui est différente, un environnement qui est différent. Donc voilà pour un ensemble de choses. Et également, il ne faut pas l’oublier, l’aspect familial rentre en ligne de compte c’est aussi un projet familial de vivre cette expérience-là donc pour tout ça, on est vraiment ravi d’être là.
Capitaine Adam Orton : J’apprécie vraiment que vous faites mention de l’aspect familial parce que parfois, surtout dans les carrières militaires, on y pense pas tout le temps puis on concentre souvent sur la mission. Donc j’apprécie vraiment que vous avez souligné ce point-là.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : C’est vrai que j’ai la chance d’avoir une épouse qui parle anglais, enfin bien mieux que moi d’ailleurs puisqu’elle a étudié aux États-Unis. Et donc oui c’est vrai que c’était vraiment une vraie expérience et on trouve que pour les enfants, nous avons la chance d’avoir trois enfants, pour les enfants c’est une vraie chance de vivre dans un pays à l’étranger pour s’ouvrir l’esprit, découvrir une autre culture et engranger une belle expérience.
Capitaine Adam Orton : Donc, en ce moment, vous agissez comme planificateur en termes de l’engagement international au sein de l’Armée canadienne. Qu’est-ce que vous faites de jour en jour dans ce rôle-là?
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Alors déjà, oui, je veux préciser que j’ai fait deux missions, je suis à la fois officier de liaison français auprès de l’Armée canadienne et en même temps je suis aussi officier d’échange et à ce titre-là donc je suis dans la section entraînement international et engagement qui est une section qui dépend du couronnement de la doctrine dans l’Armée canadienne mais qui est basé à Ottawa. Et donc moi je suis plus particulièrement chargé de l'entraînement de l’Armée canadienne en Europe. Donc concrètement je représente avec mon uniforme français, mais j’ai quand même le drapeau canadien sur la manche, je représente l’Armée canadienne aux conférences de planification, des exercices de l’Otan ou des gros exercices organisés essentiellement par les États-Unis en Europe essentiellement et également des exercices de JTAC par exemple. Donc je représente l’Armée canadienne, je vois ce qui peut intéresser l’Armée canadienne et ensuite on propose ça aux différentes divisions et on leur permet de participer à des exercices en Europe.
Capitaine Adam Orton : En tant que votre poste ici au QG, est-ce que vous avez eu la capacité d’avoir des expériences qui se relient un peu plus à votre métier aussi?
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : En tant que blindé, pas directement. Mais j’ai eu la chance de participer à Maple Resolve il y a deux ans. Et donc j’ai eu la chance de voir évoluer les chars léopard 2 donc ça m’a rappelé de bons souvenirs de ma première partie de carrière. Ça m’a donné envie. J’ai aussi permis un échange entre l’école des blindés canadienne et l’école des blindés française. Mais voilà, ça se limite à ça maintenant je suis vraiment en tant qu’officier à l’état-major, tourné vers tous les métiers.
Capitaine Adam Orton : Je trouve ça intéressant que vous avez fait mention que d’avoir facilité certains échanges parce que ça crée vraiment un environnement pour d’autres soldats de vivre ces bonnes expériences-là, puis vous avez la chance de partager un peu votre expérience en ce moment comme officier d’échange avec d’autres personnes que ça va certainement leur donner des aspects positifs dans le futur de leur carrière.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Oui, tout à fait. C’est vrai qu'en étant planificateur pour l’Europe, notamment il y a une compagnie parachutiste canadienne qui a pu participer en 2019 à l’Exercice Swift Response en Europe. Également du côté français, il y a des détachements français qui viennent au Canada et des soldats canadiens qui viennent en France et tous les retours que j’ai de ces expériences sont sont très positifs. Les soldats sont vraiment enchantés et ne re-demandent que ça, de revivre de tels échanges.
Capitaine Adam Orton : Oui, c’est ça. Est-ce que vous avez eu des expériences au Canada que peut-être vous n'avez pas eu la chance d’avoir en France?
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Euh oui! Déjà l'expérience… enfin je vois deux expériences, la première donc c’est Maple Resolve, j’en ai parlé parce que en France on fait aussi des exercices de combat haute intensité, mais vous avez beaucoup plus de place qu’en France donc le camp de Wainwright est vraiment très grand pour nous et de voir évoluer plusieurs bataillons en même temps en une brigade complète, c’est vraiment très intéressant. Nous ce qu’on fait en France généralement il y a deux bataillons qui évoluent simultanément et le reste est simulé. Donc ça c’est vraiment très intéressant. Et la deuxième expérience, une expérience unique, c’est que j’ai eu la chance d’aller à Resolute Bay dans l’Arctique c’était les VIP de l’Opération Nanook. Oui j’ai eu la chance d’aller là-haut. Je pense que ce sera une des meilleures expériences de toute ma carrière militaire parce que tout le monde n’a pas la chance d’aller là-haut.
Capitaine Adam Orton : Puis généralement les gens croient qu'aller en Arctique c’est peut-être un peu moins intéressant, mais une fois qu’on a la chance d’y aller c’est quelque chose d’autre.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Oui, c’est plus qu’intéressant, je dirais fascinant de voir un milieu qu’on a pas du tout en Europe. Enfin en France on l’a pas du tout et c’est un milieu qui est fascinant et on sait en même temps que c’est un milieu hostile et je suis content d’y être allé puisque notamment l’Armée française y est intéressée pour acquérir une certaine connaissance et expérience de ce milieu-là, de ce milieu grand froid. Donc là pour la première fois, il y a un militaire français qui est parti pour un stage d’instructeur dans l’Arctique. En ce moment, il est en train de finir le stage. Et donc je suis très content d’avoir vécu ça aussi pour me permettre de partager cette expérience en France.
Capitaine Adam Orton : Ça semblerait peut-être évident, mais pourquoi est-ce que c’est important d’acquérir de l’expérience dans des environnements que peut-être on n’a pas nécessairement dans les frontières de notre nation.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Parce que la plupart des engagements maintenant sont des engagements qui sont fait en coalition, des engagements multinationaux. Et en dehors de nos frontières, il est possible qu'à l’avenir il y ait des engagements de plusieurs nations dans le Grand Nord en Arctique, notamment parce qu’avec le réchauffement climatique, on sait que l’Arctique devient une zone stratégique très importante. Mais également dans le nord de l’Europe avec les menaces que l’on connaît. La France a l’habitude de travailler avec les pays Norvège, Suède, Danemark, mais très intéressée par connaître l’expertise de l’Armée canadienne qui est un peu différente parce que l’Arctique canadien est différent. Il faut être prêt à être engagé sur tout le type d’opération et tous les types de milieux hostiles pour pouvoir y faire face.
Capitaine Adam Orton : Souvent, surtout des personnes qui ont un petit peu moins d’expérience dans un contexte militaire se diraient bien c’est pas dans nos frontières, est-ce qu’on a une raison d’investir du temps, de l’argent, des ressources dans ce développement-là. Mais vous avez très bien mentionné qu'en coalition, on peut se retrouver n’importe où. Puis on a beaucoup d’alliés au niveau international. Donc la coopération en termes d’entraînement dans des environnements hostiles particulièrement, c’est vraiment important parce que on peut finir par être là en opération puis avoir peut-être moins de connaissances qu’on devrait avoir. Ça peut porter à des situations assez dangereuses qui pourraient être évitées.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Oui, tout à fait! D’ailleurs, on sait qu’en ce moment, au niveau stratégique, il y a beaucoup d’incertitudes. On voit pas mal de tensions qui émergent donc il faut se préparer à l’inconnu. C’est difficile de prédire l’avenir et en même temps, le Canada est très impliqué dans les missions en coalitions notamment au sein de l'Otan, la mission, je vais dire en anglais, la mission EFP. La France, aussi, participe à cette mission, donc pas en Lettonie, mais la France alterne entre Estonie et Lituanie. Et c’est un peu suite à ces expériences assez longues que la France s’est rendue compte qu’il fallait développer vraiment l’expertise grand froid parce que même dans les pays baltes, les températures sont un peu différentes de ce qu’on connaît en France.
Capitaine Adam Orton : Certainement! On a parlé au début que nos cultures particulièrement militaires sont pas mal semblables au moins en termes de cheminement de carrière. Est-ce que vous vous êtes aperçu de différences peut-être culturelles au niveau de l’Armée canadienne versus l’Armée française?
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Il y a plusieurs différences, pas uniquement culturelles, même si la principale c’est ce qui fait une vraie force pour l’Armée canadienne c’est le bilinguisme. Moi venant d’Europe, je trouve que c’est une vraie force d’être capable de s’exprimer dans deux langues et ça révèle une belle capacité d’adaptation et une polyvalence du soldat canadien qui vu de l’Europe est très enviable en fait.
Voilà, les autres différences, très certainement un peu l’organisation. L’organisation de l’Armée canadienne est essentiellement en base qui sont au niveau brigade. Vous avez quatre, cinq bases principales où tous les régiments d’une même brigade sont au même endroit. En France c’est complètement différent, c’est chaque Régiment qui est dans une ville différente et donc un peu répartit sur tout le territoire français donc les régiments d’une même brigade ne sont pas au même endroit.
Une autre différence, c’est l’organisation des réserves. Vous, vous avez des régiments de réserve à part entière, tandis que dans l’armée française, les réservistes sont dans des compagnies qui sont au sein des régiments réguliers. Donc dans chaque régiment d’infanterie, de cavalerie de l’armée régulière, il y a une ou deux compagnies de réservistes qui conduisent des missions essentiellement sur le territoire national. Et le reste de la population réserviste est en état-major, mais elle n’est pas organisée comme la vôtre ce qui est intéressant comme modèle d’ailleurs organisé en régiment avec des traditions particulières.
D’autres différences, c’est en termes de commandement. Dans l’Armée française, les compagnies ou les escadrons sont commandés par des capitaines, vous ce sont plutôt des majors. Nos régiments sont commandés par des colonels, entendons-nous c’est des lieutenant-colonels, et nos brigades sont commandées par des généraux de brigades. Avec vous c’est plus par des colonels. Voilà, ce sont de petites différences.
Capitaine Adam Orton : C’est bien. J’aime comment vous avez fait mention des réserves parce que de notre côté je dirais parfois on essaie de chercher des meilleurs manières de s'intégrer dans les forces régulières. Donc comme vous trouvez ça intéressant, moi je trouve ça intéressant de l’autre manière aussi où ce que dans certains cas, c’est semblable aussi où ce que peut-être on a le 4e 22 qui une unité de réserve qui en principe serait le 4e régiment de la force régulière des 22. Donc ça démontre qu'à un certain point, il y avait un concept de ce genre-là, mais que l’intégration soit que ça s’est séparé complètement ou qu’on ne s’est jamais rendu entièrement à un niveau d’intégration avec la régul.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Oui, c’est deux modèles qui sont différents, alors le chef d’état-major de l’armée de terre qui est l’équivalent du commandant de l’armée au Canada, a décidé de mettre en place une réforme des réserves et veut développer un peu le nombre des missions et différencier un peu les missions que la réserve peut faire parce que actuellement ils font essentiellement des missions sur le territoire national, mais le chef d’état-major de l’armée de terre a l’ambition de permettre à ces réservistes d’être davantage déployé en opération. C’est déjà le cas, mais vraiment c’est très peu de personnel qui sont déployés en opération à l’extérieur.
Capitaine Adam Orton : Oui, je pense que dans notre cas, c’est plus ou moins la même chose dans le sens que comme si je regarde à un déploiement que j’ai eu en Afghanistan, je dirais à peu près le quart, peut-être un cinquième de notre personnel c’était des réservistes. Mais en général, comme vous dites, c’est au compte-gouttes. Des fois, c’est pas mal moins.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Oui parce que je, enfin, je pense que les réservistes doivent faire face à la même difficulté. C’est de pouvoir se libérer de leur emploi dans la vie civile pour pouvoir partir plusieurs mois à l’étranger. Ça c’est compliqué.
Capitaine Adam Orton : Donc, est-ce que vous pouvez peut-être parler un peu de l'une de vos expériences mémorables en uniforme jusqu’à date. Pas nécessairement dans le contexte de votre emploi d’échange, mais comme vous voulez.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Je pense comme beaucoup de militaires, ce qui reste mémorable c’est les premières expériences, les premiers engagements opérationnels. C’est vrai que j’ai eu la chance, ma première année en régiment d’être déployé deux fois. La première fois au Kosovo en tant que commandant de peloton d’éclairage avec des petits véhicules blindés et presque tout de suite après, déployé en Côte d’ivoire toujours en tant que chef de peloton, là c’était un format particulier des véhicules un peu blindés, et c’était la Côte d’ivoire, c’était une mission où il y avait une guerre civile, fallait séparer les populations du nord et du sud qui s’affrontaient. Il fallait mettre en place une zone de séparation entre les deux. Et ce sont vraiment des souvenirs très forts puisque les conditions étaient très rustiques. Voilà, pendant plusieurs mois, on n’avait pas d’eau courante, on n’avait pas d’électricité, et le téléphone, ce n’était pas possible de téléphoner, il fallait faire une heure de route. C’était inenvisageable d’avoir Internet à cette époque-là. C’était la vraie opération rustique et ça fait partie de mes meilleurs souvenirs en tant que jeune officier d’EOR. Puis vivre déjà presque neuf mois sur 12, à être déployé à l’étranger et en plus d’avoir des conditions très particulières.
Capitaine Adam Ordon : C’est drôle aussi parce que surtout en temps moderne, on se trouve à dépendre beaucoup de la technologie et on cherche à peut-être retenir ces capacités-là. Mais faut pas oublier qu'il y a certainement des environnements où on n’a pas ces accès-là du tout.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Oui, et c’est vrai que c’était une bonne expérience pour tout le monde, mais surtout pour les jeunes soldats qui comme moi venaient de faire une mission au Kosovo où là, il y avait l’Internet tous les jours, téléphone tous les jours. Et là ils avaient peut-être pris des mauvais réflexes et se rendre compte de la réalité du métier militaire et de la rusticité qu’on peut nous demander. C’était très intéressant et très formateur pour eux. Et je pense qu’ils gardent un meilleur souvenir de cette mission en Côte d’ivoire que au Kosovo parce que du coup l’esprit de corps du peloton et même de toutes les forces ont été resserrées parce que les gens n’étaient pas sur l’ordinateur, sur l’Internet, mais ils étaient obligé d’échanger ensemble et c’était très intéressant.
Capitaine Adam Orton : C’est ça! Des fois, on oublie que c’est quelque chose qu’il faut faire. Ça nous rapproche pas mal comme personne.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Oui, tout à fait et c’est vrai que le contexte particulier, le contexte de la mission ou avec des moments de tension, oui je pense que ce sont des moments marquants. Un autre évènement que j’ai évoqué tout à l’heure c’est le passage dans l’Arctique parce que encore une fois je pense que peu de personnes ont la chance de pouvoir y aller. C’est l’expérience d’une vie donc moi je suis content d’y être allé oui.
Capitaine Adam Orton : Qu’est-ce que vous allez retenir de votre expérience comme officier d’échange?
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Beaucoup de choses. Déjà que le Canada est un très beau pays où il fait très bon vivre, c’est très agréable d’y vivre et on part avec regret. On serait bien resté un peu plus c’est vrai. Du côté professionnel, je trouvais très agréable de travailler avec l’Armée canadienne qui allie à la fois le professionnalisme, l’engagement dans le sens de la mission et en même temps, un côté très serein. Il y a une sérénité qui se dégage je trouve chez beaucoup de soldats, de membres de l’Armée canadienne qui est très intéressant et tous les retours que j’ai des soldats français qui ont travaillé avec l’Armée canadienne sont très positifs et vont dans le même sens donc le grand professionnalisme et ce qui donne envie de travailler ensemble par la suite.
Capitaine Adam Orton : Et pour vous, c’est quoi la prochaine étape après ça?
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Alors, normalement je suis affecté à l’état-major des armées qui est l'équivalent de l’état-major interarmée stratégique. Je reste dans le domaine des relations internationales. Je devrais m’occuper des relations entre la France et l’Otan. Donc ça c’est pour les prochaines années et par la suite, il y a que les ressources humaines qui savent ce que je vais devenir. On verra bien mais pourquoi pas dans plusieurs années revenir au Canada, d’une façon ou d’une autre, ça me ferait très plaisir. Mais on verra bien.
Capitaine Adam Orton : Bien j’apprécie vraiment que vous ayez pris le temps de nous parler de vos expériences. Je suis certain que les personnes qui sont à l’écoute vont aussi vraiment apprécier ça.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Bien merci beaucoup encore de votre invitation. Ça m’a vraiment fait très plaisir d’être là et de faire connaître un peu ce que fait l’Armée française qui n’est pas forcément connue de ce côté-ci de l’Atlantique. Si des personnes ont des questions, qu’elles n’hésitent pas à me contacter. Voilà, j’ai une adresse courriel professionnelle de l’Armée canadienne. Voilà je suis disponible pour les questions.
Capitaine Adam Orton : Ok, on va s’assurer d’inclure ça dans les notes du balado.
Lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé : Très bien, merci beaucoup encore!
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Capitaine Adam Orton : Merci monsieur! C'était le lieutenant-colonel Guilhem de Tarlé, un officier d’échange de l’Armée française attaché au QG de l’Armée.
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Moi je suis le capitaine Adam Orton, merci d’avoir écouté.
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